Poissonnerie Gagnon: un thon rouge de 700 livres qui rapporte gros en visibilité

Le thon Bluefin de 700 livres pêché par une poissonnerie du Bas-Saint-Laurent se vendra en moins de deux heures lorsqu’il arrivera dans les frigos du commerce jeudi.

«Si on se rend à une heure et demie de vente, on va pas mal être au top», confirme la copropriétaire de la Poissonnerie Gagnon, Sarah Landry.

La femme d’affaires admet que la pêche au thon rouge est devenue surtout un outil de promotion pour faire connaître son entreprise de Rimouski.

«On ne fait pas énormément de profit parce que la pêche coûte cher, mais c’est devenu tellement gros l’événement que ça vaut la peine», dit-elle.

Une fois prêt à vendre, il restera environ la moitié du poids initial du poisson, qui sera liquidé à un peu moins de 40$ la livre.

«C’est un produit de luxe et tout le monde veut y goûter. On ne pourrait pas en vendre à l’année.»

D’autres auront leur moment de gloire, comme la Poissonnerie Lauzier, au Kamouraska, et les Pêcheries Desbois, à Québec, qui se rendront aussi dans le golfe du Saint-Laurent pêcher le thon Bluefin au début septembre, ont-ils confirmé au Journal.

Toute une pêche

Sarah Landry avait décidé cette année de combiner travail et plaisir en invitant quatre de ses amies pour vivre une expédition majoritairement féminine.

L’équipage a quitté la rive de Grande-Rivière, en Gaspésie, jeudi soir dernier, et l’impressionnante prise a été réalisée le samedi aux petites heures de la nuit.

Il aura fallu deux sorties en mer à l’équipage mené par le maître pêcheur Richard Desbois avant de capturer le mastodonte près de l’île Miscou, au Nouveau-Brunswick.

Le combat pour ramener le thon au navire aura duré deux heures, confirme M^me Landry.

«On manquait de sommeil, mais ce n’est pas grave, on l’a eu. C’est le trip qu’on veut toutes vivre», raconte-t-elle, encore sur un nuage.

Le thon a immédiatement été placé dans l’eau et la glace. Il est resté à Grande-Rivière pendant quelques jours, où il a subi des tests de qualité.

Le poisson, qui fera le bonheur des amateurs de produits de la mer, a été débité sur place avant d’être transporté mercredi et vendu à Rimouski possiblement jeudi.

Un record de 850 livres

La Poissonnerie Gagnon avait aussi retenu l’attention, l’an dernier, en sortant des eaux du golfe du Saint-Laurent un thon de 850 livres, soit un poids record pour l’entreprise, qui opère 12 mois par année.

Selon Pêches et Océans Canada, le thon rouge de l’Atlantique peut peser jusqu’à 1600 livres et vivre 40 ans.

L’effet de rareté est expliqué par deux raisons, selon la porte-parole de la Poissonnerie Gagnon: les permis pour pêcher un seul thon sont très rares et le poisson se déplace beaucoup.

Selon Pêches et Océans Canada, le thon rouge peut parcourir jusqu’à 10 000km en une seule année.

C’est pourquoi les poissonneries se l’arrachent quand il passe vers la fin août au large de la Gaspésie.

«On aimerait bien en avoir un deuxième cette année», conclut la femme d’affaires.