Poilievre s’en prend à Trump et Carney

Guillaume St-Pierre
OTTAWA | Les Canadiens doivent être prêts à payer le prix le plus élevé afin d’assurer la souveraineté du pays contre les menaces de guerre économique de Donald Trump, a déclaré Pierre Poilievre dans un discours aux allures de campagne électorale, samedi.
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«Soyons clairs, nous ne serons jamais un État américain, a lancé le chef conservateur devant une foule d’au moins 500 personnes. On va payer le prix nécessaire pour protéger notre souveraineté et notre indépendance.»
Pierre Poilievre, qui a fait de Justin Trudeau et la taxe carbone ses principales cibles dans les dernières années, a été forcé de revoir sa stratégie depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Dans son discours très attendu, M. Poilievre a offert sa réponse la plus forte aux menaces du président américain, qu’une bonne partie de sa base tient en haute estime, avant de retourner ses canons vers Mark Carney.
Des menaces qui ont réussi à «unir notre peuple pour défendre le pays que nous aimons», a souligné le chef conservateur.
«Nous veillerons à ce que les Américains sachent qu’ils paieront les droits de douane qu’ils nous imposent, a-t-il affirmé. Je leur enverrai un message clair : tout le monde dans les principaux États américains paieront le prix des décisions visant à punir notre pays.»

Plein feu sur Carney
M. Poilievre a réservé ses principales attaques à Mark Carney, un des favoris dans la course à la direction du Parti libéral du Canada.
Le nom de l’ex-ministre des Finances Chrystia Freeland n’a pas été prononcé une seule fois.
Il a accusé M. Carney de voler ses idées, dans l’espoir de recentrer le parti libéral.
«Nous avions raison sur la taxe carbone, les pipelines, les frontières, l’immigration, la culture de l’annulation», a-t-il affirmé.
M. Carney et Mme Freeland ont notamment promis d’abandonner la taxe carbone et d’exploiter davantage les ressources naturelles.
Le gouvernement Trudeau a aussi investi davantage dans la protection de la frontière et serré la vis à l’immigration.
M. Poilievre s’est dit «flatté» d’être ainsi «imité» par ses adversaires libéraux.
«Si vous voulez des politiques conservatrices, il faut voter conservateur», a-t-il mis en garde.
Des élections sous peu
Le Canada pourrait se retrouver bientôt en élections, possiblement dès le mois prochain.
Les libéraux annonceront l’identité de leur prochain chef, donc du futur premier ministre, le 9 mars prochain.
Le meneur selon les sondages, Mark Carney, a laissé entendre qu’il pourrait déclencher des élections peu de temps après une possible victoire.