Poignardé par un proche de la mafia: la victime craint encore des représailles


Michael Nguyen
Un jeune homme poignardé par un proche de la mafia à la sortie des bars aux Vieux-Port de Montréal vit dans la peur de subir des représailles, tandis que l’assaillant lui a fait part de «ses remords et ses sympathies».
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«J’ai des craintes de vivre des représailles, ça a mené à de l’hypervigilance, par exemple quand quelqu’un frappe à ma porte à une heure inhabituelle», a fait savoir la victime de Nicola Spagnolo dans une déclaration lue ce mercredi au palais de justice de Montréal.
Par la voix de son avocate Me Danièle Roy, l’accusé de 48 ans a rétorqué en offrant ses sympathies, en offrant même de lui verser une «compensation» pour les inconvénients financiers.
Mais les conséquences du crime subi par la victime ne se limitent pas à une simple question d’argent, a-t-elle fait savoir. Disant avoir vécu des épisodes de paranoïa, le jeune homme dont l’identité est protégée par la cour a ainsi rappelé le traumatisme vécu en août 2020 après être allé prendre un verre dans un bar du Vieux-Port de Montréal.
Or, ce soir-là, Spagnolo, 48 ans, se trouvait aussi sur place en compagnie d’une femme. Vers la fin de la soirée, la victime se serait adressée à elle et à la suite d’une courte dispute, l’accusé a poignardé l’homme au ventre, en pleine rue.
Accusé «picossé»
«C’était un coup vicieux et lâche», a plaidé Me Matthew Ferguson de la Couronne, en rappelant que le jeune homme avait perdu environ 20% de son sang.
Les vidéos de caméras de surveillance étant sans son, les raisons de la dispute sont encore nébuleuses. Mais selon la défense, il est clair que ce n’était pas Spagnolo qui avait initié la chicane, mais bien la victime qui l’avait «picossé».
«C’est [la victime] qui cherchait le trouble, [Spagnolo] n’est pas celui qui a initié le conflit ni celui qui a mis de l’huile sur le feu», a-t-elle plaidé, en rappelant que cela n’excusait pas pour autant le geste pour lequel son client a été reconnu coupable.
Elle a d’ailleurs déploré que dans la déclaration de la victime, cette dernière n’ait pas mentionné qu’elle «devait peut-être réfléchir à son attitude» qui, selon la défense, a contribué à ce que la chicane dégénère le soir du drame.
À la suite de son procès, Spagnolo avait été déclaré coupable de voies de fait graves. Et pour la Couronne, l’accusé mérite 4 ans de pénitencier. La défense recommande pour sa part une peine de 18 mois. Spagnolo connaîtra sa sentence cet été.