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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Rivalité et réconciliation au salon funéraire

Le président sortant du groupe Grégoire et Desrochers, Denis Desrochers.
Le président sortant du groupe Grégoire et Desrochers, Denis Desrochers. Photo fournie par Denis Desrochers
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Gabriel Côté

2025-06-14T04:00:00Z
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Deux familles rivales se réconcilient pour travailler de concert après des décennies à se livrer bataille. Cette histoire qu’on dirait inspirée d’un roman est celle de l’industrie funéraire de Victoriaville, comme le raconte le président sortant du Groupe Grégoire et Desrochers, qui vient de passer le flambeau de l’entreprise à une quatrième génération.

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«C’est l’histoire de deux familles qui s’haïssent pour en faire des médicaments», résume sur le ton de la rigolade Denis Desrochers en entrevue avec Le Journal.

La compagnie, aujourd’hui connue sous le nom de Grégoire et Desrochers, est née à la fin des années 1990 de la fusion entre deux entreprises familiales antagonistes.

«À l’origine, il y a une chicane entre deux chums, mon grand-père et l’arrière-grand-père de Jean-Pierre [Grégoire], qui a provoqué une véritable discorde entre deux familles. Ils ont commencé dans les services funéraires vers 1919, puis ils ont créé chacune de leurs entreprises à peu près 10 ans plus tard», raconte M. Desrochers.

Les braises refroidissent

Au fil des ans, les deux entreprises ont été transmises de père en fils en même temps que le souvenir du conflit qui, cependant, s’est étiolé peu à peu, jusqu’à ce que la hache de guerre soit définitivement enterrée en 1998.

«C’était une grosse période pour l’industrie funéraire. Quand je suis allé voir Jean-Pierre, il pensait que je voulais l’acheter. Mais je voulais lui proposer de fusionner nos deux entreprises», se souvient Denis Desrochers.

«Il m’a regardé en silence un moment, puis il a répondu: “Tu es assez fou pour me le proposer, je suis assez fou pour accepter!”»

Résister aux Américains

Au début des années 2000, les deux hommes ont résisté au chant des sirènes alors que les Américains acquéraient de nombreux salons funéraires au Québec, puis ils ont «modernisé» l’offre de service.

«Le milieu a beaucoup changé. Dans les années 1950, le directeur marketing du salon funéraire, c’était le curé du village. Tous les services étaient pareils. Aujourd’hui, on est ailleurs. Les cérémonies sont plus personnalisées», explique Denis Desrochers.

L’eau a coulé dans la rivière Nicolet et les deux hommes ont passé le flambeau à leurs enfants: Véronique, Vincent et Bruno-Pierre Desrochers, et François-Xavier Grégoire.

«Ça fait plusieurs années qu’on planifie la relève, parce que le repreneuriat, ça se prépare», dit celui qui a une formation en relations industrielles. «Au bout du compte, on ne voulait pas scrapper nos familles, parce que la famille, c’est important.»

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