Radio-Canada Québec: plusieurs manquements sont à l’origine du climat de travail toxique

Cédric Bélanger
Un rapport de médiateur pointe du doigt plusieurs lacunes et manquements qui sont à l’origine du climat de travail toxique qui règne depuis des années à la station de Radio-Canada de Québec.
Perceptions d’iniquité, favoritisme, gestion inconstante de la discipline ne sont que quelques-uns des enjeux soulevés dans le rapport du médiateur Marc-André Verrette, qui s’appuie sur plus d’une centaine d’entretiens réalisés ces derniers mois.
« Le comportement de certains cadres, comme celui d’employés ayant des activités de coordination, ne constitue pas des pratiques exemplaires en termes d’éthique et de leadership », mentionne le conciliateur dans ce rapport, dont Le Journal a pu consulter quelques pages.
Il a été présenté aux employés de Radio-Canada Québec lors d’une rencontre virtuelle, mercredi.
Dans ses recommandations, Marc-André Verrette suggère notamment des sessions de sensibilisation au respect en milieu de travail et d’établir des « lignes de conduite dans les réunions et les rencontres individuelles axées sur le respect, la civilité et l’éthique professionnelle ».
Accueil favorable
Par voie de communiqué, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Radio-Canada a dit accueillir favorablement le rapport, qui confirme des problèmes observés à la station de la capitale.
« Au-delà des comportements d’individus, aussi inadmissibles soient-ils, le rapport met en lumière des causes organisationnelles qui ont mené à la détérioration du climat de travail à Québec et qui doivent être corrigées », signale le président du syndicat, Pierre Tousignant.
Dans une note interne transmise aux employés, la direction a indiqué qu’elle allait appliquer toutes les recommandations du conciliateur.
Conciliation
La semaine dernière, la directrice Véronique Lessard a annoncé son départ de la station, « d’un commun accord avec la direction », sans citer le climat malsain décrié par les employés.
Aucun autre départ de cadre n’est prévu. Le processus de conciliation, nous dit la direction, « n’est pas une démarche disciplinaire ».
« Nous sommes dans une dynamique différente qui vise à améliorer le climat de travail avec la participation de tout le personnel. »
Par ailleurs, il y a deux semaines, Le Journal révélait aussi que la gestion des litiges à Radio-Canada Québec faisait polémique, en prenant pour exemple le cas d’un caméraman suspendu sans salaire pour des gestes qu’il nie avoir commis.