À Cardiff, l’excitation à son comble pour le retour «historique» d’Oasis sur scène
AFP
Seize ans après sa dernière apparition sur scène, Oasis, le groupe emblématique de la britpop, s’est reformé vendredi à Cardiff, au pays de Galles, pour le premier d’une série de 41 concerts à travers le monde, jusqu’aux États-Unis, au Japon, en Australie et au Brésil.
«Manchester met l’ambiance dans la région», a lancé le chanteur Liam Gallagher devant une foule extatique de 74 000 personnes réunies dans le grand stade de la capitale galloise, peu après être monté sur scène.
«C’était fantastique, tout ce dont je rêvais», a lancé Sebastian Vyrtz, un Danois de 37 ans, après cette performance de deux heures. «De super chansons, pas de chichis. C’était comme un hit-parade».
Après deux soirées à Cardiff, les frères Gallagher donneront cinq concerts dans leur ville natale de Manchester à partir du 11 juillet. Ils joueront ensuite au stade de Wembley à Londres ou à celui de Murrayfield à Édimbourg, avant leur tournée internationale.
«Soirée historique»
Oasis a entamé son grand retour avec le tube de 1995 Hello, puis Acquiesce, Roll With It, un duo des deux frères, avant Cigarettes and Alcohol, Stand By Me, Supersonic...
Le leader du groupe The Verve, Richard Ashcroft, qui se produisait en première partie, a exprimé sa fierté de participer à une «soirée historique».
LET’S GOOOOOOO!!!!!!!! #oasiscardiff #oasis pic.twitter.com/BUBdZYgzsD
— Baggy Mondays 🎉 (@BaggyMondays) July 4, 2025
À la fin du concert, le groupe a ainsi remercié ses admirateurs pour de l’avoir «soutenu toutes ces années» malgré les brouilles.
Frank Gonzales, 49 ans et venu de Californie, a dit à l’AFP avoir été submergé par «l’émotion».
«Je les avais vus plusieurs fois [avant leur séparation], mais de les voir de nouveau ensemble, je n’aurais jamais pensé le revivre. C’était magnifique», a-t-il expliqué.
Dès l’après-midi, le centre de cette ville résonnait de l’excitation des admirateurs, qui entonnaient en chœur les tubes du groupe sur les terrasses de pubs bondés, portant leurs tee-shirts d’Oasis.
Nombre d’entre eux sont originaires des quatre coins du monde, comme Mark Cassidy, un Américain de 31 ans, qui est parti de New York avec un ami pour assister à la réapparition sur scène de ses idoles. «Surexcités», ils avaient prévu de «boire quelques pintes et se détendre» avant le grand moment.

«Arnaque» sur les billets
Le groupe, célèbre pour ses tubes des années 1990 comme Live Forever et Wonderwall, a annoncé son retour en août 2024, quelques jours avant le 30e anniversaire de son premier album, Definitely Maybe.
Après leur séparation, les frères Gallagher ont continué une carrière chacun de leur côté, sans vraiment connaître la gloire de l’époque d’Oasis et s’invectivant régulièrement par médias interposés.
L’annonce surprise de leur retour a déclenché une ruée des admirateurs sur les billets, dont 900 000 ont été écoulés en quelques heures.
La vente en ligne pour les concerts du Royaume-Uni et d’Irlande avait tourné au chaos, avec des millions de personnes coincées dans d’interminables files d’attente virtuelles sans pouvoir accéder au site internet.
La flambée des prix des billets, générée par un processus dit de tarification «dynamique», a suscité la polémique et poussé le régulateur de la concurrence britannique à ouvrir une enquête sur les pratiques de la plateforme de vente Ticketmaster.
Kayla, présente à Cardiff avec son amie Kira, fait partie des chanceux qui ont décroché leur sésame pour la première date de la tournée. «On se disait qu’il y avait moins de chances qu’ils se séparent à nouveau le premier soir», plaisante-t-elle.

«Je suis tellement impatiente, excitée!» s’enthousiasmait Kira, 25 ans, qui a dépensé 130 livres (150 euros) à la boutique officielle pour un sweat, un poster et un tee-shirt Oasis.
«Chaotique, imparfait»
Cette tournée sera sans doute une aubaine pour le groupe comme pour l’économie britannique. Les «fans» devraient débourser plus d’un milliard de livres (1,16 milliard d’euros environ) en billets et pour les transports ou l’hébergement, selon une estimation de la banque Barclays.
Plusieurs dizaines de ces millions iront directement dans la poche des deux frères.
Les Gallagher ont gardé le mystère sur les chansons qu’ils interpréteront et sur les invités qui pourraient les rejoindre sur scène, alimentant les conjectures des fans sur internet.
«Tout ce qui compte, c’est ce que ressentent les gens», a déclaré Liam Gallagher, 52 ans, la semaine dernière, sur les réseaux sociaux.
D’après les médias britanniques, les deux frères ont recommencé à jouer ensemble il y a plusieurs mois et commencé les répétitions à Londres plus récemment.
Dans un programme distribué en amont du premier concert, Noel Gallagher, 58 ans, évoque le succès du groupe auprès d’une nouvelle génération qui «comprend qu’Oasis n’était pas fabriqué».
«C’était chaotique, imparfait et pas techniquement brillant. Nous étions des gars bruts et nerveux, tout juste sortis de la salle de répétition, et les gens l’ont compris», raconte-t-il.