«Plus facile que d’occuper un emploi»: il fraudait des aînés au Québec


Michael Nguyen
Un fraudeur sans scrupule, qui dépouillait des aînés dans plusieurs régions du Québec parce que c’était «plus facile que d’occuper un emploi», devra continuer à croupir en prison, parce qu’il est encore trop dangereux pour se retrouver à l’air libre.
«Vous avez berné plusieurs victimes en abusant de leur réaction émotive provoquée par l’espoir d’aider des proches en situation d’urgence», a récemment fustigé la Commission québécoise des libérations conditionnelles.
Juste après, elle rejetait la demande de libération conditionnelle de Jonathan D’Anjou Francœur, un résident de Saint-Jérôme âgé de 25 ans qui purge depuis septembre une peine d’un peu moins de deux ans pour ses fraudes de type «grand-parent».
Avec un complice, le fraudeur contactait ainsi des aînés vulnérables en prétendant être un proche qui avait urgemment besoin d’une somme d’argent.
«Une fois le premier contact établi, un second appel est fait afin de définir les modalités de paiement, dont les montants variaient entre 4000$ et 9000$», indique la Commission.
Dans certains cas, les victimes payaient, tandis que d’autres refusaient. Parfois, ce sont les employés de banque qui levaient un drapeau rouge, permettant ainsi de déjouer les fraudes.
Des victimes ont été recensées «dans diverses régions du Québec», selon la Commission. D’Anjou Francœur s’était d’ailleurs fait attraper dans le secteur de Rouyn-Noranda.
Pour faire la fête
Lors de son audience devant la CQLC il y a une dizaine de jours, D’Anjou Francœur a confié qu’à l’époque, il recherchait le plaisir et l’oisiveté. Il s’était alors mis à envier ses fréquentations criminelles, qui faisaient de l’argent et pouvaient ainsi fêter à leur guise.
«Vous souhaitiez faire la fête, boire de l’alcool et consommer du cannabis», note la Commission. «Vous expliquez que [la fraude] était plus facile que d’occuper un emploi.»
Les fraudes de D’Anjou Francœur lui ont toutefois fait perdre sa liberté, en plus qu’il lui fut ordonné de dédommager ses victimes.
Depuis, il jure avoir gagné en maturité, si bien qu’il souhaite maintenant vivre une vie rangée. Il devra toutefois attendre, puisque sa prise de conscience n’est encore qu’au stade embryonnaire, selon la Commission qui «note certains changements positifs, mais qui ne sont pas, à ce stade-ci, significatifs».