La majorité des Québécois laissent le climatiseur allumé pendant les vacances

La majorité des Québécois laissent le climatiseur allumé pendant les vacances à l’extérieur de la maison, même pour les absences de plus d’une semaine, ce qui va à l’encontre des recommandations d’Hydro-Québec en matière de consommation intelligente.

Dans un rapport publié cette semaine par Statistique Canada, 45% des Québécois disent «éteindre ou baisser le niveau de climatisation» pendant les absences de plus de sept jours. Pour les absences d’une fin de semaine, ils ne sont que 30%.

Les Canadiens à l’ouest du Québec – de l’Ontario jusqu’en Colombie-Britannique – sont plus nombreux (environ 55%) à cesser de refroidir leur logement pendant les vacances d’une semaine ou plus.

Un réseau construit pour le froid

Loin d’être idéale, cette habitude n’a rien pour inquiéter Hydro-Québec, dont le réseau a été bâti pour les temps froids.

«En gros, la climatisation au Québec, ça n’entraîne pas de pointe de consommation au Québec, comme on peut le voir en hiver avec le chauffage», explique Louis-Olivier Batty, porte-parole de la société d’État.

En hiver, la demande moyenne sur le réseau tourne autour de 35 000 mégawatts, avec des pointes pouvant atteindre les 40 000 mégawatts lors des journées les plus glaciales.

Par contraste, la consommation estivale d’électricité se situe en moyenne à 20 000 mégawatts.

Aujourd’hui, près de 70% des foyers québécois ont adopté un système de climatisation, indique Statistique Canada. C’est un record... temporaire, puisqu’il est appelé à être dépassé d’année en année.

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Pas grave, mais pas recommandé

Hydro-Québec multiplie les efforts pour inculquer de bonnes habitudes de consommation d’énergie, notamment à travers le programme Hilo. Dans cette perspective, refroidir une maison vide est contre-productif.

«Globalement, le conseil qu’on donnerait aux gens, c’est: si vous êtes absents pour plus de 48 h, arrêter la climatisation serait la bonne chose à faire», affirme le porte-parole.

Mais même si tous les logements du Québec étaient dotés d’un système refroidissant, alimenté par thermopompe ou pas, le réseau d’Hydro n’aurait aucun problème à fournir, souligne Louis-Olivier Batty.

«On pourrait avoir 100% de climatisation résidentielle au Québec, puis au niveau du réseau, ça n’aurait pas d’impact», assure-t-il. «Après, il faut plus le voir dans un souci de consommer l’électricité de façon responsable.»

Hydro-Québec suggère par ailleurs de régler le thermostat à 22 ou 23 degrés. «Vous allez ressentir l’effet de fraîcheur. Pas besoin de mettre ça à 18 ou 20 s’il fait 30 degrés dehors.»

Peu dispendieux

Moins énergivore que le chauffage, la climatisation est donc beaucoup moins chère, environ dix fois moins chère, pour être plus précis.

«Ça va représenter 5% de la facture annuelle d’électricité. Si on compare ça avec le chauffage, c’est aux alentours de 50%», explique Louis-Olivier Batty.

Statistique Canada informe que 82% de ceux qui décident de baisser la température de leur climatiseur ou de l’éteindre le font «pour éviter le gaspillage d’énergie», sans préciser si c’est par souci de l’environnement ou d’économie.