Plus de 805 000$ en moyenne pour chaque employé new-yorkais de la Caisse
La rémunération moyenne des salariés des bureaux de l’institution à l’étranger frise les 600 000$


Sylvain Larocque
Les employés du bureau de la Caisse de dépôt à New York ont eu droit à une rémunération moyenne de plus de 805 000$ l’an dernier, soit plus du triple de celle du personnel au Québec.
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Leurs collègues du bureau de Londres les ont suivis de près, avec une rémunération moyenne de près de 745 000$, selon des données que l’institution a communiquées au Journal en réponse à une demande d’accès à l’information.
La Caisse compte 29 employés à New York et 64 à Londres.
Dans ces centres nerveux de la finance mondiale, les salaires sont très élevés.

Plus que l’industrie
La rémunération moyenne des salariés de la Caisse dans la Grosse Pomme est toutefois largement supérieure à celle de l’industrie financière à Manhattan. Selon l’État de New York, celle-ci a atteint 650 000$ CA en 2023, les données les plus récentes disponibles.
La rémunération moyenne est également élevée dans les bureaux de Singapour (625 000$), Mexico (594 000$) et Berlin (508 000$). Pour l’ensemble des 257 salariés à l’œuvre dans les neuf bureaux de la Caisse à l’étranger, la moyenne se chiffre à 590 000$.
La moyenne pour les 1905 employés qui travaillent à Montréal et ailleurs au Québec est d’un peu plus de 240 000$.

Valeur ajoutée?
«Quelle est la contribution de ces activités-là au rendement de la Caisse? demande Robert Gagné, professeur d’économie à HEC Montréal. Parce que c’est ça qui compte. On fait tout ça pour avoir des rendements plus importants que si on se contentait d’investir dans des indices ou des placements qui seraient beaucoup moins coûteux à gérer. Le problème, c’est qu’on ne voit pas le rendement additionnel lié à toutes ces activités internationales.»
Dans une étude publiée en 2023, M. Gagné concluait que, sur des bases comparables, la Caisse n’arrivait que rarement à battre les grands indices financiers.

Placements privés
Les bureaux de la Caisse sont particulièrement actifs dans le secteur des placements privés (fonds et entreprises non cotés en Bourse). Le rendement de l’institution dans ce domaine est généralement plus élevé que dans celui des placements boursiers, mais pas nécessairement meilleur que celui d’autres grands investisseurs qui comptent moins de bureaux à l’étranger.
«La Caisse se comporte comme une institution financière classique et oublie qu’elle gère des fonds publics», déplore M. Gagné.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
«Les bureaux de Londres et New York sont principalement composés d’équipes d’investissement dont les rémunérations sont plus élevées, alors que les services d’entreprise (ressources humaines, technologie, comptabilité, etc.) sont majoritairement établis au Québec», justifie un porte-parole de la Caisse, Jean-Benoît Houde.
«Afin d’attirer et de retenir les meilleurs talents, la Caisse aligne la rémunération offerte avec le marché local de ses différents bureaux à l’international afin de demeurer concurrentielle», ajoute-t-il.
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