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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Plus de 60% de profs non qualifiés dans une école primaire de Lanaudière

Un des deux bâtiments de l'école primaire de la municipalité de Saint-Calixte, dans Lanaudière.
Un des deux bâtiments de l'école primaire de la municipalité de Saint-Calixte, dans Lanaudière. Capture d'écran tirée de Google Map
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-05-24T04:00:00Z
2025-05-24T16:54:49Z
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La pénurie d’enseignants frappe fort dans la petite municipalité de Saint-Calixte, dans Lanaudière: 61% des profs de l’école primaire n’ont pas leur brevet d’enseignement, indique le Centre de services scolaire des Samares. 

• À lire aussi: Un nouveau sommet au Québec: 10 400 enseignants non légalement qualifiés

Cette école qui accueille 550 élèves est située en milieu défavorisé, dans un secteur géographiquement plus éloigné que les autres établissements scolaires.

«L’école coche à peu près tous les facteurs» qui peuvent nuire au recrutement d’enseignants qualifiés, résume Mélanie Grenier, qui a été directrice dans cette école pendant six mois l’an dernier.

Même si les membres de l’équipe se serrent les coudes et font preuve d’une belle solidarité, les défis auxquels ils font face dépassent leur bonne volonté, ajoute-t-elle.

«On veut que les élèves apprennent, mais on a des gens qui n’ont pas d’expérience. On veut donner un enseignement de qualité, mais c’est très très difficile de mettre des choses en place, de mobiliser des gens vers une vision claire pour amener les élèves à bon port», dit-elle.

Programme d’insertion professionnelle

Comme dans plusieurs autres établissements, des enseignants sans brevet quittent l’école «parce qu’ils ne sont pas capables de suivre le rythme», malgré le programme d’insertion professionnelle mise en place par le centre de services scolaire, ajoute la directrice.

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Le centre de services organise un «camp pré-rentrée» de trois jours en août pour accueillir les recrues. Pendant l’année scolaire, elles peuvent aussi compter sur du mentorat, de l’accompagnement pédagogique, des dîners-causeries et des formations pour faciliter leur quotidien.

Il est toutefois plus difficile de bien les intégrer en cours d’année scolaire, souligne Mme Grenier. «Quand le train est parti, c’est plus difficile d’embarquer dedans», dit-elle.

«Trois fois plus de travail»

Encadrer un enseignant sans brevet exige d’ailleurs «trois fois plus de travail» qu’un prof qualifié, ce qui mène à un cercle vicieux, ajoute la directrice.

«Au fil des années, il y a des profs d’expérience qui se sont tannés parce qu’ils étaient à bout de souffle. L’équipe de direction, c’est la même chose, il y a un gros roulement. [...] C’est ça qui tue», laisse-t-elle tomber.

De son côté, le Centre de services scolaire des Samares souligne que dans un contexte de «rareté de main-d’œuvre», la «priorité demeure d’assurer un accompagnement de qualité et de favoriser l’insertion du personnel enseignant afin de maintenir des services éducatifs qui répondent aux besoins» des élèves.

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