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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Plus de 50 personnes auraient été droguées à leur insu à Montréal en 2025

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Photo portrait de Samuel Roberge

Samuel Roberge

2025-07-29T21:52:05Z
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Le fléau des soumissions chimiques semble continuer de sévir sur le territoire de la métropole. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) révèle que plus de 50 personnes ont porté plainte depuis le début de 2025 pour avoir été droguées à leur insu.

«Pour la période allant du 1er janvier au 29 juin 2025, 51 cas de soumissions chimiques ont été rapportés au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour l’ensemble de son territoire», indique la police municipale dans un rapport transmis à l’Agence QMI mardi.

Ces chiffres s’inscrivent dans la continuité de ceux de 2024, année durant laquelle le SPVM a recensé 106 plaintes pour intoxication involontaire. Le service de police précise cependant qu’il n’a commencé à comptabiliser les cas de ce phénomène qu’à partir de l’année dernière, coïncidant avec la mise en place du projet Trajectoire par le gouvernement du Québec.

«Le SPVM prend la question des soumissions chimiques très au sérieux et ne ménage pas les efforts pour s’y attaquer, en prévention comme en répression», assure-t-on.

D’ailleurs, une personne a été arrêtée en 2025 en lien avec l’intoxication d’une victime à son insu. D’autres arrestations pourraient suivre, selon le SPVM.

Une réalité pire que les chiffres

Depuis le début de l’année, plusieurs cas impliquant des femmes droguées à leur insu ont été médiatisés. En juillet, une femme a dû être hospitalisée après avoir bu un simple verre d’eau dans un resto-bar de Blainville.

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Le week-end dernier, près d’une dizaine de piqûres non consenties ont été signalées au Festival de la Gourgane, à Albanel, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Deux jeunes femmes auraient également été intoxiquées à leur insu lors d’un rodéo près de Québec.

Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a toutefois exprimé un certain soulagement: aucune plainte pour soumission chimique ou piqûre non consentie n’a été enregistrée à la suite du Festival d’été de Québec, qui s’est tenu au début du mois de juillet.

Mais selon Sandra Dion, sergente aux communications du SPVQ, cette absence de plaintes ne signifie pas qu’aucun cas ne s’est produit, puisque toutes les victimes ne rapportent pas nécessairement les faits aux autorités.

Ce fut notamment le cas de Vanessa Laurendeau, retrouvée inconsciente sur la banquette arrière de son véhicule après une soirée dans un bar de Joliette à la mi-juillet. Elle a déclaré à TVA Nouvelles ne pas avoir signalé son cas à la police, étant encore sous le choc plusieurs jours après les faits.

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Après une soirée dans un bar de Joliette, le 11 juillet dernier, Vanessa Laurendeau, une mère de famille de 36 ans, affirme avoir été retrouvée le lendemain matin inconsciente sur la banquette arrière de son véhicule, dans un fossé à Saint-Cuthbert.
Après une soirée dans un bar de Joliette, le 11 juillet dernier, Vanessa Laurendeau, une mère de famille de 36 ans, affirme avoir été retrouvée le lendemain matin inconsciente sur la banquette arrière de son véhicule, dans un fossé à Saint-Cuthbert. Photo TVA NOUVELLES

Rappelons que 72% des incidents signalés à la sécurité publique se sont produits dans des lieux publics, tandis que 24% ont eu lieu dans des espaces privés.

Le GHB, la drogue du viol et du vol

Bien que les femmes soient majoritairement ciblées – 84% des personnes ayant demandé des trousses de dépistage en centre hospitalier en 2024 étaient des femmes, selon les données du projet Trajectoire –, les hommes peuvent eux aussi en être victimes.

Le GHB, surnommé «la drogue du viol», est fréquemment impliqué dans des cas d’intoxication involontaire.

«On a des cas ici de jeunes femmes, des professionnelles, des gens qui travaillent dans des établissements correctionnels. On a toutes sortes de situations [concernant aussi] des hommes, a affirmé Josée Lacasse, de l’entreprise Alco Prevention Canada, qui commercialise des produits de détection et de prévention des drogues. Il ne faut pas penser que ça arrive seulement aux femmes, il y a des hommes aussi.»

En réalité, le GHB n’est pas exclusivement utilisé dans le cadre d’agressions sexuelles. Certaines personnes s’en serviraient pour dérober les effets personnels de leurs victimes, a expliqué Mme Lacasse lors d’une entrevue à LCN, la semaine dernière.

Alco Prevention Canada a développé des couvercles antidrogue pour éviter que des boissons ne soient contaminées au GHB.
Alco Prevention Canada a développé des couvercles antidrogue pour éviter que des boissons ne soient contaminées au GHB. Photo de courtoisie

«On entend des situations où des hommes ou des femmes voyagent à l’étranger et sont drogués pour être volés, pas nécessairement pour être violés, a-t-elle souligné. On appelle ça la “drogue du viol”, mais en réalité, il n’y a pas autant de viols que ça. C’est souvent pour voler un cellulaire, un portefeuille, des bijoux... Mais évidemment, il y a aussi, malheureusement, des cas de personnes mal intentionnées qui s’en servent pour violer.»

–Avec les informations d’Alex Martin et de Kevin Crane-Desmarais

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