Plus de 4400 postes vacants parmi le personnel scolaire dans les écoles publiques
Il s'agit d'un nombre supérieur à la même période l'an dernier


Daphnée Dion-Viens
Alors que les élèves reprendront le chemin des classes à partir de mardi, il reste encore plus de 4400 postes de professionnels, d’éducatrices spécialisées et d’éducatrices en services de garde à pourvoir dans les écoles publiques québécoises, selon les plus récents chiffres publiés dans le Tableau de bord du ministère de l'Éducation lundi soir.
Il y a présentement 2547 postes vacants dans les services de garde scolaires (12%), 1175 postes vacants d’éducatrices spécialisées (7%) et 705 postes vacants de professionnels (11%), comme des orthopédagogues, des orthophonistes, des psychoéducateurs et des psychologues. Il s'agit d'un nombre plus élevé que l'an dernier, alors qu'on recensait 3871 postes vacants, à temps plein et à temps partiel, pour ces trois catégories de personnel à la même période.
Le recrutement est plus difficile cette année du côté des éducatrices spécialisées, alors que la proportion de postes vacants était plutôt de 5,6% à la même période l’an dernier. Les TES, comme on les appelle dans le jargon scolaire, interviennent principalement auprès des élèves en difficulté d’apprentissage ou de comportement.
La situation s’est toutefois légèrement améliorée pour les éducatrices en services de garde, alors que la proportion de postes vacants était de 13,6% l’an dernier. Toutes proportions gardées, le portrait est sensiblement le même dans les rangs des professionnels, alors qu'il y avait 12% de postes vacants il y a un an.
«Avant de publier les premières données, le ministère terminait l’analyse afin de s’assurer de leur fiabilité», a indiqué le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, dans une déclaration écrite transmise au Journal en fin de journée lundi.
«Le ministère est en contact avec l’ensemble des centres de services scolaires pour que la rentrée se déroule le mieux possible pour nos enfants, c’est ça la priorité. Le recrutement se poursuit», a-t-il ajouté.
Un bilan qui s’est fait attendre
Il s’agit d’un bilan qui était attendu de pied ferme, alors que des acteurs du réseau scolaire avaient dénoncé un peu plus tôt lundi la lenteur de Québec à dévoiler ce portrait.
Depuis le début août, le ministre Drainville a présenté à deux reprises un état de situation concernant les postes vacants d’enseignants, mais il a tardé avant de rendre public un premier bilan concernant les autres membres du personnel scolaire.
Le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, s’est notamment demandé lundi si Québec a retardé la publication de ces données pour avoir un portrait «plus favorable» à présenter, puisqu’il s’agit d’un bilan qui diminue de jour en jour.
M. Pronovost souligne d’ailleurs que les chiffres comptabilisés par Québec ne tiennent pas compte des secrétaires d’école, des préposés aux élèves handicapés, des surveillants d’élèves et des concierges.
«Pour éduquer un élève, ça prend toute une équipe-école au complet et présentement, on n’est pas là», laisse-t-il tomber.
Du côté des directions d’école, on estime que Québec «n’a pas posé beaucoup de gestes» pour faciliter le recrutement du personnel scolaire autre qu’enseignant.
«Il est peut-être temps qu’on s’en occupe», lance sa présidente, Kathleen Legault.
Québec indique pour sa part que l’équivalent de 4000 postes d’aide à la classe ont été créés pour rehausser les horaires du personnel en service de garde, alors qu’une somme de 40 millions $ a été consacrée à la bonification des horaires des éducatrices spécialisées.
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