Plus de 200 postes à 85 000$ menacés de délocalisation chez TELUS au Québec
Un syndicat craint que l’offre de départ volontaire soit une façon de déménager les emplois à l’étranger


Francis Halin
Plus de 200 postes de professionnels, de 85 000 dollars en moyenne par année, sont menacés chez TELUS aux quatre coins du Québec, selon un syndicat qui craint une délocalisation prochaine des emplois.
«On a approché les employés pour obtenir des départs volontaires, mais on craint la délocalisation de ces emplois-là», s’inquiète Brian Leclerc, président du Syndicat des agents de maîtrise de TELUS (SAMT).
Professionnels en marketing, en analyse d’affaires, en gestion de projets et de réseaux... plus de 135 salariés de son unité ont eu une offre de départ sur les 550 salariés.
Une bonne partie des emplois sont à Rimouski, mais aussi dans l’ensemble du Québec. Des employés syndiqués des Métallos et du SCFP sont également touchés, mentionne le SAMT au Journal.
«On sait très bien qu’il y a eu des missions en Inde. L’employeur a envoyé des ressources pour former des gens là-bas pour faire une partie du travail», avance Brian Leclerc, du syndicat.
«C’est sûr que ça ne parle pas français là-bas. La prestation de service de nos clients laissera à désirer», dénonce-t-il.
Philippines, Roumanie, Bulgarie, San Salvador, Guatemala... les syndiqués craignent que TELUS regarde du côté de pays avec des salaires plus bas que ceux d’ici. «On a parfois du six pour un au niveau de la rémunération. C’est impossible de concurrencer cela», déplore Brian Leclerc à la tête du SAMT.
« Si TELUS ne s'engage pas à préserver les emplois canadiens, nous demandons à votre gouvernement de suspendre les contrats gouvernementaux avec la compagnie », ont exigé de leurs côtés les dirigeants des Métallos par communiqué.
TELUS se défend
Jointe par Le Journal, TELUS s’est défendue en disant prioriser ses clients avec «des options libre-service numériques, pratiques et conviviales».
«Nous avons fait des investissements importants dans la technologie et nous continuons de faire évoluer notre entreprise pour soutenir le développement de technologies émergentes dans un environnement d’affaires dynamique», a expliqué sa porte-parole Jacinthe Beaulieu.
«À la lumière de ces tendances, nous offrons un programme de séparation volontaire et nous nous attendons à ce qu’un nombre limité de personnes au Québec soient intéressées par ce programme, qui est pancanadien», a-t-elle conclu.