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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Plus de 200 médecins dénoncent un groupe de discussion misogyne et raciste

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Photo portrait de Marianne Langlois

Marianne Langlois

2025-05-17T04:00:00Z
2025-05-17T11:25:16Z
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Plus de 200 médecins dénoncent un groupe de discussion en ligne majoritairement constitué d’étudiants en médecine où plusieurs propos misogynes, racistes et xénophobes ont été échangés.

«Je suis bouleversée. Je suis en choc encore jusqu’à maintenant [...] Ça n’a pas de place au Canada, ça n’a pas de place au Québec. Je ne comprends pas comment on est arrivé là », a dénoncé la médecin Karine Toledano au micro de Sophie Durocher à QUB radio.

La semaine dernière, une controverse a éclaté en raison des propos dégradants et violents partagés sur le groupe de discussion en ligne Discord «Med serveur», un site consulté par plusieurs jeunes aspirants étudiants en médecine.

Des propos antisémites, misogynes, racistes et des insultes visant la communauté LGBTQIA2+ y ont été partagés en grand nombre.

La Dre Karine Toledano, médecin anesthésiste, en entrevue à QUB le 12 mai 2025.
La Dre Karine Toledano, médecin anesthésiste, en entrevue à QUB le 12 mai 2025. Capture d'écran tirée de QUB

Dans ces commentaires, on peut lire par exemple: «Je ne comprends pas les femmes qui prennent la place des hommes en médecine» ou encore «Le déclin de la société a commencé quand on a donné des droits aux femmes. Non, aux Juifs».

À noter que ce groupe de discussion en ligne accueillait plus de 1400 personnes, dont plusieurs aspirants qui pouvaient y trouver une mine d’information et de conseils d’étudiants déjà inscrits dans les différentes facultés de médecine des universités québécoises.

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Action posée

En réponse à cette situation, la médecin anesthésiste Karine Toledano a adressé une lettre ouverte ciblant les «aspirants en médecine qui ont choisi la haine».

Elle y souligne que «ces messages révèlent une idéologie de déshumanisation violente, méprisante, incompatible avec l’éthique, la compassion et l’honneur que requiert la profession médicale. Ils trahissent une vision de la médecine à l’opposé du serment d’Hippocrate». À l’heure actuelle, plus de 200 médecins canadiens ont signé cette lettre ouverte.

Dans la foulée des évènements, Le Journal a pu parler à une étudiante de Cégep qui a participé pendant plusieurs semaines aux discussions sur Discord, comme future médecin et candidate en faculté de médecine, et elle était horrifiée de ce qu’elle y a vu comme discussions.

«Ce que j’ai vu sur le site Discord, ça me faisait peur. Des discours haineux envers les Noirs, les femmes, les Juifs, la communauté LGBTQ. Ce n’était pas approprié, je me demandais comment des jeunes avec des paroles aussi grossières pouvaient appliquer en médecine», a commenté la jeune femme, qui a demandé à taire son identité par crainte de représailles.

Celle qui vient tout juste d’être acceptée en médecine souligne que les gens qui intervenaient pour dénoncer les propos haineux «se faisaient couper leur compte». Selon la future étudiante, «les jeunes avaient peur», et le « modérateur du groupe était maître d’œuvre».

Depuis, le groupe a été suspendu, et The Gazette rapporte qu’une enquête a été ouverte sur le modérateur du groupe.

- En collaboration avec Sophie Durocher, QUB et Le Journal de Montréal

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