Plus de 20 ans après sa comédie culte «Mission Cléopâtre», Alain Chabat replonge dans l’univers du petit Gaulois avec la série animée «Astérix et Obélix: le combat des chefs»

Maxime Demers
Une vingtaine d’années après avoir réalisé le délirant Mission Cléopâtre, un des meilleurs films de la saga Astérix, sinon le meilleur, le comédien Alain Chabat replonge dans l’univers du célèbre petit Gaulois en signant cette fois-ci une série animée en cinq épisodes destinée à la plateforme Netflix.
Alain Chabat ne s’en cache pas: il aurait bien aimé ne pas attendre 20 ans avant de renouer avec le petit héros aux moustaches blondes. Mais, après l’immense succès de sa comédie culte Astérix et Obélix: mission Cléopâtre, en 2002, le comédien et réalisateur tenait à trouver un bon filon avant de retourner dans cet univers.
«Franchement, j’en aurais bien fait 12, des Astérix, tellement c’est marrant à faire! Mais je n’avais pas vraiment d’idée sur ce que je pouvais faire de différent de Mission Cléopâtre pour pouvoir me renouveler dans le même terrain de jeu. Alors, quand est arrivée cette possibilité de faire une série d’animation, j’ai senti que c’était le bon moment [pour replonger]», confie Alain Chabat dans une entrevue accordée récemment au Journal par visioconférence.
Pour son retour dans le village d’irréductibles Gaulois, Alain Chabat a choisi d’adapter Le combat des chefs, un album d’Uderzo et Goscinny paru en 1966. Dans cette aventure, le druide Panoramix perd la mémoire après avoir reçu un menhir d’Obélix sur la tête.
Sachant que Panoramix a oublié la recette de la potion magique, les Romains convaincront le chef d’un autre village gaulois de défier Abraracourcix dans un combat des chefs.
«C’est un album que j’avais choisi pour m’amuser à écrire quelque chose, explique Alain Chabat, qui a coréalisé la série avec le réalisateur français Fabrice Joubert, un expert en animation qui a travaillé sur des films de la saga Détestable moi.
«Après avoir fait un voyage en Égypte [dans Mission Cléopâtre], j’avais envie de trouver une intrigue qui me permettait de rester dans le village. Et puis le druide qui est fou et qui n’a plus le secret de la potion magique, c’est une très bonne dynamique pour mettre les Gaulois en danger. Il y avait donc plein d’éléments qui me plaisaient dans cet album.»

Tombé dans la marmite
Comme il l’avait fait dans Mission Cléopâtre, Alain Chabat s’est permis quelques libertés par rapport à l’intrigue originale. Ainsi, le premier épisode de la série nous transporte dans l’enfance des personnages d’Astérix et Obélix en nous faisant découvrir la fameuse scène où Obélix tombe dans la marmite de potion magique.
«On avait envie d’ancrer émotionnellement l’amitié des deux personnages parce que leur relation va vraiment être secouée par cette aventure.
«On se disait que ce serait un truc satisfaisant pour ceux qui connaissent déjà [cet univers] de savoir comment il est tombé dans la marmite. Mais en même temps, c’était aussi une façon de présenter cet univers à ceux qui ne le connaissent pas.»
Au départ, Le combat des chefs devait être un film d’animation. Mais, de fil en aiguille, le projet s’est transformé en série de cinq épisodes d’environ 30 minutes chacun.
«C’est un format qui nous permet de plonger un peu plus dans chaque personnage, souligne Chabat. Jules César, par exemple, on a mis sa mère avec lui et elle lui casse les pieds en lui disant: "Tu es bien gentil mais ce n’est pas terrible ce que tu fais". Ça rajoute de la comédie et un peu de fond au personnage.»

En plus d'avoir coscénarisé et coréalisé la série, Alain Chabat prête sa voix au personnage d’Astérix. Pour les autres voix, il a fait appel à plusieurs de ses amis, dont Gilles Lellouche (Obélix), Thierry Lhermitte (Panoramix) et Laurent Lafitte (Jules César).
«Au départ, j’ai fait la voix d’Astérix en attendant d’enregistrer les autres voix. Mais avec Gilles Lellouche, on s’est amusés à créer ce duo au fur et à mesure et c’est resté comme ça finalement».
- Astérix et Obélix: le combat des chefs sera offert sur Netflix le 30 avril.