Pluies diluviennes et chaleurs extrêmes: un été en dents de scie jusqu’à maintenant au Québec

L’été se déroule jusqu’à maintenant en dents de scie aux quatre coins du Québec. Des chaleurs record ont été enregistrées à Montréal, tandis qu’à Québec les deux derniers mois furent marqués par d’importantes précipitations et des orages.

À Québec en juillet, la pluie a été prédominante, alors qu’au moins 210,5 mm d’eau sont tombés, inondant même des rues à quelques reprises. La normale se situe plutôt à 119 mm. Le mois se classe d’ailleurs au quatrième rang des mois de juillet les plus pluvieux, le record ayant été atteint en 2023 avec 264,7 mm.

«La pluie s’est manifestée intensément, mais un peu moins souvent à Montréal. Il y a même eu une journée de 82 mm le 13 juillet et c’est un record pour une journée de juillet. Dans la grande région de Québec, ça a été un peu plus à répétition comme le 17 juillet avec 50 à 90 mm en 6 à 12 heures», a détaillé Patrick Duplessis, météorologue à MétéoMédia.

Juin et juillet ont aussi été très chargés en précipitations dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Mauricie, de la Capitale-Nationale, du Bas-Saint-Laurent, de Lanaudière et des Laurentides, où les normales de saisons ont été dépassées.

Pendant ce temps dans la métropole, plusieurs records de chaleur ont été battus, notamment lors de la Fête nationale, alors que le mercure a monté jusqu’à 35,6, soit la température la plus chaude enregistrée pour une journée du mois de juin à Montréal en plus de 60 ans.

Août plus agréable

Bien qu’il parle sous toutes réserves, puisqu’il s’agit de prévisions, Patrick Duplessis se dit tout de même encouragé parce que le mois d’août pourrait être un peu plus agréable, notamment à Québec où la pluie a donné du fil à retordre entre autres lors des célébrations de la Fête nationale qui ont dû être annulées et lors du Festival d’été de Québec.

«La tendance chaude devrait se poursuivre dans le sud du Québec. Est-ce que la chaleur va se rendre jusqu’à Québec? C’est encore un mystère, mais on devrait avoir des températures au-delà des normales. Par contre, il n’y a pas nécessairement de gros signal pluvieux. Donc, possiblement, un petit répit, mais il faut prendre ça avec un grain de sel.»

La nouvelle norme?

Interrogé par Le Journal, à savoir si les futurs étés pourraient également être très chauds et très pluvieux, le météorologue a avoué qu’il était difficile de répondre avec certitude, mais que depuis les années 60 et 70, une certaine tendance à la hausse était observable en ce qui concerne la quantité des précipitations.

«Ce n’est pas surprenant parce qu’avec les températures qui augmentent, il y a plus d’évaporation et le cycle de l’eau se fait un peu plus intensément. On prévoit que ce [sera] probablement l’enjeu principal avec les étés qui se réchauffent dans les prochaines années et décennies», a-t-il conclu.

Des températures anormalement chaudes à Montréal

Environnement Canada a également souligné un fait notable en ce qui concerne la chaleur dans la métropole: en juin et juillet seulement, Montréal aura enregistré un total 13 journées avec des températures minimales supérieures à 20 °C.

Il s’agit d’un chiffre impressionnant, si on considère que la normale de ces deux mois est de 5 jours et la normale annuelle de 7 jours.

La situation est semblable en ce qui concerne les températures maximales alors qu’un total de 15 journées à 30 °C ou plus ont été observées en juin et juillet.

La normale pour cette période est de 7 jours, et de 11 jours pour l’année complète. La normale annuelle a donc été grandement excédée encore une fois.

Records quotidiens fracassés cet été

Montréal (température maximale):

• 23 juin: 34,9 °C (ancien 33,1 °C en 2020)
• 24 juin: 35,6 °C (ancien 32,4 °C en 2003)
• 6 juillet: 34,0 °C (ancien 33,6 °C en 2010)

Un record mensuel d’humidex de 45 datant du 21 juin 1953 a également été égalé le 23 juin 2025.

Québec (température minimale):

• 14 juin: 3,6 °C (ancien de 3,9 °C en 1884)