PLQ et saison des déménagements: l’heure des changements est venue


Marie-Eve Doyon
Assise au milieu des montagnes de boîtes qui contiennent ma vie entière, je sors tranquillement de la course folle à la chefferie du Parti libéral du Québec.
En choisissant un nouveau chef, les libéraux ferment la porte sur une époque pour en ouvrir une sur un avenir qu’ils souhaitent heureux, malgré le vertige de l’incertitude. Je partage ce sentiment.
Entre tradition et renouveau
Au terme d’un scrutin à deux tours beaucoup plus enlevant qu’un vote électronique ne le laissait présager, les libéraux ont élu Pablo Rodriguez.
Ils ont choisi l’expérience et la notoriété plutôt que la nouveauté et la fraîcheur. En partant vivre dans un bâtiment centenaire, mais rénové, je me dis que je fais un peu un choix semblable.
Charles Milliard, avec sa longue campagne, une stratégie bien déployée et un contenu souvent très intéressant, aurait aussi pu l’emporter. Le choix n’a pas été aussi franc que le prédisaient les analystes (moins de 5% des points ont séparé les meneurs). Je comprends le dilemme de militants. Maison neuve, nouveau genre, tabula rasa, c’est vraiment attrayant.
«Avant la politique, il y a la vie...»
Cette phrase, que je répète souvent, c’est à Jean Charest que je la dois.
Aujourd’hui, je pense aux employés du PLQ qui soufflent enfin un peu après deux années et demie de course, mais qui voient leur vie en suspens avec l’arrivée d’un nouveau patron.
En politique, il n’y a pas de sécurité d’emploi et l’inconnue fait toujours peur.
Je pense aussi à la famille de Pablo Rodriguez. En voyant les gardes du corps les entourer, j’ai pensé au poids qui venait de tomber sur leurs épaules, symbole des responsabilités qui attendent le nouveau chef.
La campagne est terminée, mais une nouvelle commence, en vue de l’élection d’octobre 2026. Un an et demi, c’est long, mais ça passe vite. Je leur souhaite bonne chance!