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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Planifier le congé parental sans s’appauvrir

Illustration Adobe Stock
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Emmanuelle Gril

2025-05-22T23:00:00Z
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Se préparer à l’arrivée d’un enfant va bien au-delà de l’achat de vêtements, d’une poussette et d’un lit pour bébé... Ces conseils financiers vous aideront à boucler votre budget malgré la baisse de revenus.

Attendre un enfant est une période pleine d’inconnu. Raison de plus pour réduire le stress financier! Bien que le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) couvre de 70% à 75% des revenus d’emploi durant le congé de maternité, il vous faudra pallier le manque à gagner. Ces trois trucs vous aideront à rester à flot.

1. Établir un budget

Roxane Beaupré, directrice de succursale à la TD Canada Trust, rappelle que, selon un récent sondage, 54% des Québécois ne font pas de budget mensuel avec leur partenaire, une lacune majeure, en particulier lorsqu’on attend un enfant. «Il faut se préparer à une baisse des revenus lors du congé parental, mais aussi à une augmentation des dépenses, et ce à plus long terme», rappelle-t-elle. C’est pourquoi il faut absolument être en mesure d’évaluer les entrées et les sorties d’argent.

Un bon point de départ consiste à estimer les prestations de RQAP grâce au calculateur offert sur le site du gouvernement du Québec (www.rqap.gouv.qc.ca/fr/a-propos-du-regime/simulateur-de-calcul-de-prestations). On estime ensuite les coûts mensuels, en incluant les frais supplémentaires reliés à l’enfant (couches, lait maternisé, vêtements, soins, etc.).

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«Par la suite, il faudra en discuter et déterminer comment ces dépenses seront réparties entre les parents. C’est crucial pour éviter les disputes reliées à l’argent, qui sont très fréquentes dans un couple», recommande Roxane Beaupré. Après cette étape, il sera alors possible d’établir un plan financier clair et structuré.

2. Se préparer à la réduction des revenus en investissant

N’attendez pas au dernier moment et anticipez la baisse des revenus liée au congé parental. «Garnir son CELI et faire fructifier son argent à l’abri de l’impôt est une bonne option. On essaye de cotiser le plus tôt possible et on privilégie l’épargne systématique en instaurant des prélèvements automatiques à chaque paye par exemple», conseille Roxane Beaupré.

De plus, n’oubliez pas que vous pourriez faire face à une mauvaise surprise fiscale lors de la prochaine déclaration de revenus: les retenues à la source sur les versements de RQAP pourraient être insuffisantes si d’autres revenus imposables sans retenue d’impôt se sont ajoutés dans l’année. Vous pourriez avoir un solde d’impôt à payer, mieux vaut prévoir le coup en mettant de l’argent de côté.

Quand bébé sera né, n’oubliez pas de souscrire à un REEE afin de mettre de l’argent de côté pour financer ses études postsecondaires. Même avec 25$ par mois, on pourra bénéficier de généreuses subventions de la part des deux paliers de gouvernement.

De plus, les allocations pour enfants versées par le gouvernement étant calculées sur le revenu familial, c’est une autre bonne raison de cotiser à ses REER!

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3. Épargner pour les dépenses importantes

Nouvelle auto, logement plus grand... Un bébé vient souvent avec des dépenses supplémentaires importantes. À cela s’ajoutent les nombreux frais comme la garderie, les activités, les soins, les vêtements, les frais de scolarité, etc. Au total, un enfant peut représenter jusqu’à 20% du budget parental. «Anticiper les dépenses futures est essentiel pour une bonne planification financière. Mais quand on est un futur parent, on est souvent bombardé d’information et on ne sait plus quoi prioriser. L’accompagnement d’un conseiller financier peut aider à élaborer une bonne stratégie pour les objectifs à court ou à long terme», indique Roxane Beaupré.

CONSEILS:
  • Le fonds d’urgence est crucial pour pallier les imprévus, surtout quand on n’est pas encore habitué à absorber les nouvelles dépenses récurrentes. Il devrait contenir l’équivalent de trois à six mois du coût de vie, mais en vue de l’arrivée d’un enfant, on recommande plutôt six mois.
  • Attention: le retour sur le marché du travail ne se passe pas toujours comme on le prévoit. Les places en garderie se libèrent généralement fin août, début septembre. Selon la date de naissance de l’enfant, vous pourriez demeurer un an et plus en dehors du marché du travail! Le fonds d’urgence ou l’épargne accumulée dans un CELI vous aidera à faire le pont.
  • Les sites d’articles de seconde main (Marketplace, Kijiji, etc.) et les groupes de parents sur les réseaux sociaux permettent de se procurer des items pour enfant à une fraction du prix. Une bonne façon de faire des économies.
  • Soyez aussi aux aguets des aides dont vous pourriez bénéficier, par exemple auprès de votre municipalité (subvention pour acheter ou louer des couches lavables, boîte avec les articles de base comme Bienvenue bébé à Montréal).
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