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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Plaintes à l’OQLF: Tim Hortons pire élève que McDonald’s pour la langue de service

Les Québécois qui ont pris la peine de porter plainte à l’Office québécois de la langue française (OQLF) ont surtout visé Tim Hortons ces derniers mois.

Marie-Anne Alepin, présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM), devant un Tim Hortons de Montréal.
Marie-Anne Alepin, présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM), devant un Tim Hortons de Montréal. Photo fournie par Marie-Anne Alepin
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2025-08-05T23:00:00Z
2025-08-05T23:31:55Z
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L’enseigne «Proudly Canadian» de Tim Hortons a récolté plus de plaintes concernant la langue de service que le géant américain McDonald’s l’an passé.

• À lire aussi: Français massacré: Canadian Tire cesse l’envoi des produits Sherwood en magasin 

• À lire aussi: Plus de 10 000 plaintes: encore un nouveau record de signalements pour non-respect du français à l’OQLF 

L’Office québécois de la langue française (OQLF) a reçu 193 griefs contre Tim, soit 19 de plus que McDo.

«La grande majorité des personnes que nous servons sont très satisfaites de leur expérience», s’est défendue la chaîne torontoise Tim Hortons dans une déclaration écrite au Journal.

«Nous demeurons pleinement engagés à nous assurer que tous les Québécois soient servis en français», assure l’enseigne de beignes, qui a 600 restaurants exploités par plus de 170 propriétaires chez nous.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Montréal «In English»

Sans surprise, c’est à Montréal que les clients de Tim Hortons ont eu le plus de mal à être servis dans la langue de Michel Tremblay, avec les trois quarts des plaintes de la province. 

Chez McDonald’s, on rappelle que l'on sert tout de même deux millions de clients chaque jour au Canada.

«Nous mettons tout en œuvre pour que les lois linguistiques québécoises soient appliquées dans toutes les facettes de l’expérience client, de l’emballage au service à la clientèle», explique la multinationale à l'arche jaune, qui dit prendre cet engagement «au sérieux».

L'été dernier, la caissière et le gérant de ce McDonald’s voisin de l’Université Concordia n’étaient pas capables de comprendre le français lors du passage du «Journal».
L'été dernier, la caissière et le gérant de ce McDonald’s voisin de l’Université Concordia n’étaient pas capables de comprendre le français lors du passage du «Journal». Photo Francis Halin

En comparaison, Subway a reçu 43 plaintes et A&W, 28 en 2024. La Belle Province, qui est au centre-ville de Montréal depuis 1967, n’en a reçu aucune.

Anglicisation du travail

À la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM), Marie-Anne Alepin, la présidente, salue les Québécois qui portent plainte à l’OQLF.

«Il y a une anglicisation des milieux de travail au Québec. Ça devient critique», dénonce-t-elle.

Marie-Anne Alepin, présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM), estime que l'enseigne ontarienne a le devoir de respecter la loi québécoise.
Marie-Anne Alepin, présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM), estime que l'enseigne ontarienne a le devoir de respecter la loi québécoise. Photo fournie par Marie-Anne Alepin

«Il faut inverser la tendance. À un moment, il sera trop tard. Il faut que les gouvernements et les citoyens se mettent en action», estime-t-elle.

Selon elle, les Québécois ne doivent pas avoir peur d’exiger d’être servis en français ou de changer de commerce s’il le faut.

«Au Québec, il y a une seule langue officielle. C’est le français», rappelle-t-elle.

Un autre proudly canadian

Tim Hortons n’est d'ailleurs pas la seule entreprise qui se targue d'être fièrement canadienne à avoir du mal à respecter la loi québécoise.

Début juin, Canadian Tire a suspendu l’envoi d’articles de sport de sa marque Sherwood dans ses magasins, car l’emballage était truffé d’erreurs de français.

Produit Sherwood acheté sur la Rive-Sud.
Produit Sherwood acheté sur la Rive-Sud. Photo Francis Halin

Sur l’emballage, on pouvait voir le mot «rodelle» au lieu de «rondelle», le mot «por» plutôt que «pour» et le mot «pratique» mal accordé (sans «s»).

Il y a trois mois, Le Journal rapportait également qu’Amazon est le géant du web qui a reçu le plus grand nombre de plaintes à l’OQLF en trois ans.

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