Plaintes à l’OQLF: Tim Hortons pire élève que McDonald’s pour la langue de service
Les Québécois qui ont pris la peine de porter plainte à l’Office québécois de la langue française (OQLF) ont surtout visé Tim Hortons ces derniers mois.


Francis Halin
L’enseigne «Proudly Canadian» de Tim Hortons a récolté plus de plaintes concernant la langue de service que le géant américain McDonald’s l’an passé.
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L’Office québécois de la langue française (OQLF) a reçu 193 griefs contre Tim, soit 19 de plus que McDo.
«La grande majorité des personnes que nous servons sont très satisfaites de leur expérience», s’est défendue la chaîne torontoise Tim Hortons dans une déclaration écrite au Journal.
«Nous demeurons pleinement engagés à nous assurer que tous les Québécois soient servis en français», assure l’enseigne de beignes, qui a 600 restaurants exploités par plus de 170 propriétaires chez nous.
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Montréal «In English»
Sans surprise, c’est à Montréal que les clients de Tim Hortons ont eu le plus de mal à être servis dans la langue de Michel Tremblay, avec les trois quarts des plaintes de la province.
Chez McDonald’s, on rappelle que l'on sert tout de même deux millions de clients chaque jour au Canada.
«Nous mettons tout en œuvre pour que les lois linguistiques québécoises soient appliquées dans toutes les facettes de l’expérience client, de l’emballage au service à la clientèle», explique la multinationale à l'arche jaune, qui dit prendre cet engagement «au sérieux».

En comparaison, Subway a reçu 43 plaintes et A&W, 28 en 2024. La Belle Province, qui est au centre-ville de Montréal depuis 1967, n’en a reçu aucune.
Anglicisation du travail
À la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM), Marie-Anne Alepin, la présidente, salue les Québécois qui portent plainte à l’OQLF.
«Il y a une anglicisation des milieux de travail au Québec. Ça devient critique», dénonce-t-elle.

«Il faut inverser la tendance. À un moment, il sera trop tard. Il faut que les gouvernements et les citoyens se mettent en action», estime-t-elle.
Selon elle, les Québécois ne doivent pas avoir peur d’exiger d’être servis en français ou de changer de commerce s’il le faut.
«Au Québec, il y a une seule langue officielle. C’est le français», rappelle-t-elle.
Un autre proudly canadian
Tim Hortons n’est d'ailleurs pas la seule entreprise qui se targue d'être fièrement canadienne à avoir du mal à respecter la loi québécoise.
Début juin, Canadian Tire a suspendu l’envoi d’articles de sport de sa marque Sherwood dans ses magasins, car l’emballage était truffé d’erreurs de français.

Sur l’emballage, on pouvait voir le mot «rodelle» au lieu de «rondelle», le mot «por» plutôt que «pour» et le mot «pratique» mal accordé (sans «s»).
Il y a trois mois, Le Journal rapportait également qu’Amazon est le géant du web qui a reçu le plus grand nombre de plaintes à l’OQLF en trois ans.