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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Plainte rejetée pour un lien avec la Gestapo

Me Goldwater se prononçait sur un projet de loi

Photo d’archives, Chantal Poirier
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2021-11-10T23:16:28Z
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La colorée avocate Me Anne-France Goldwater n’aura pas à se défendre en déontologie pour avoir évoqué la Gestapo lors d’un forum sur le projet de loi 96 visant à renforcer et à protéger la langue française.

• À lire aussi: Goldwater critiquée pour avoir comparé la loi 96 au nazisme

« Nous ne pouvons que déplorer [les propos], souligner leur inutilité et comprendre que certaines personnes aient pu malheureusement en être choquées », affirme la syndique adjointe du Barreau dans un rapport obtenu par Le Journal.

Me Goldwater s’était mis les pieds dans les plats en septembre, alors qu’elle s’exprimait sur la réforme des dispositions pour protéger la langue française proposée par le gouvernement Legault. 

« Je pense que l’argent de nos impôts devrait plutôt aller vers l’éducation que vers la création d’une nouvelle forme de – ne m’en veuillez [sic] pas, je suis juive, c’est un mot qui vient très vite à l’esprit – nous n’avons pas besoin d’une nouvelle Gestapo, où nous commençons à nous dénoncer les uns les autres », avait-elle dit lors de ces « audiences publiques » organisées par un groupe de pression anglophone.

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Vives réactions

Ces propos avaient vivement fait réagir le cabinet du ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, qui les avait qualifiés de « radicaux et indignes d’un débat démocratique serein ».

Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes avait qualifié « d’inacceptables » ces paroles.

Une plainte pour avoir « commis un acte dérogatoire » avait été déposée en déontologie au Barreau.

Or, après avoir « analysé minutieusement » le dossier, la syndique a estimé qu’elle n’était pas en mesure de prouver une infraction déontologique de la part de Me Goldwater.

Car si certains ont vu dans les propos de l’avocate une comparaison entre le gouvernement du Québec et le nazisme, ce n’était pas exactement le cas, a noté la syndique. C’est que Me Goldwater répondait à une question concernant une disposition du projet de loi prévoyant des dénonciations par des citoyens.

« Situées dans leur contexte, il s’avère que les interventions [...] soulignaient, très certainement de façon inhabile, les conséquences possibles des articles en lien avec la dénonciation », indique le rapport.

À la suite de la plainte, Anne-France Goldwater avait d’ailleurs reconnu qu’elle « aurait peut-être dû utiliser un autre mot que Gestapo », peut-on lire dans le document. 

L’avocate a ajouté que les fonds disponibles devraient plutôt être dédiés à protéger et à promouvoir le français en investissant dans la littérature, l’art et la culture « au lieu de créer une nouvelle couche de bureaucratie qui encouragerait la délation. »

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