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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Plaies de lit après un mois à l’hôpital

Des proches d’une femme questionnent la qualité des soins qui a été fournie à l’établissement Santa Cabrini

Hospitalisée depuis près d'un mois à Santa Cabrini, Nataly Bouchard devra désormais être opérée pour une profonde plaie de lit.
Hospitalisée depuis près d'un mois à Santa Cabrini, Nataly Bouchard devra désormais être opérée pour une profonde plaie de lit. Photo courtoisie
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Photo portrait de Hugo Duchaine

Hugo Duchaine

2021-03-09T06:00:00Z
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Après près d’un mois dans un hôpital montréalais, une sexagénaire doit maintenant être opérée pour une profonde plaie de lit, dénoncent ses proches.

« Réveillez-vous ! Ce n’est pas normal, plaide sa fille Stéfany Plante. Le médecin, au téléphone, nous disait que c’était rendu à l’os, qu’il faut l’opérer. »

Âgée de 63 ans, sa mère, Nataly Bouchard, souffre de sclérose en plaques. Elle est hospitalisée depuis près d’un mois à l’Hôpital Santa Cabrini. 

Il s’agit d’une deuxième hospitalisation depuis janvier, après un retour à la maison d’une semaine.

La sexagénaire était devenue confuse, ne s’alimentait plus et perdait en autonomie quand ses proches l’ont envoyée à l’hôpital une première fois. 

À son retour, les choses ne s’étant pas améliorées, elle a de nouveau fait le chemin vers Santa Cabrini.

« Je ne reconnaissais plus ma femme », souffle son conjoint François Charbonneau.

Auparavant, elle recevait des soins à la maison pour par exemple s’habiller, mais elle était autonome en fauteuil roulant.

Avec la pandémie, les visites étaient interdites. M. Charbonneau vient d’avoir le droit d’aller voir sa femme les midis, mais sa fille ne l’a pas vue depuis un mois.

Stéfany Plante, avec son beau-père, François Charbonneau, devant l’hôpital où sa mère est hospitalisée.
Stéfany Plante, avec son beau-père, François Charbonneau, devant l’hôpital où sa mère est hospitalisée. Photo Agence QMI, Joêl Lemay

Biens perdus

Et elle s’inquiète. Durant ses hospitalisations, les lunettes et le dentier de sa mère ont été égarés, ce qui a notamment nui à son alimentation.

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Son conjoint se rappelle même un appel en larmes de sa conjointe, où elle lui répétait qu’elle « avait soif ».

Alitée, Mme Bouchard est incapable de se tourner elle-même dans le lit, par exemple, précisent ses proches. 

« Ce n’est pas de la faute à Nataly si elle n’a pas été tournée, déplore son conjoint. Ce n’est pas une personne qui va se plaindre. »

Selon les informations obtenues auprès de l’équipe médicale, Stéfany Plante relate que sa mère a d’abord quitté Santa Cabrini une première fois avec une plaie mineure au bas du dos. 

Près d’un mois après son arrivée pour une deuxième hospitalisation, sa mère est dorénavant en attente d’une opération avec plasticien pour cette même plaie, qui se serait considérablement détériorée.

« C’est grave », lance sa fille Stéfany.

Désespérés, les proches de Mme Bouchard disent avoir cogné « à toutes les portes » pour venir à son chevet. 

C’est finalement le courriel d’un ami envoyé directement au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, qui semble avoir fait bouger les choses, selon son conjoint.

Le courriel soulignait que « malgré des demandes répétées [Nataly Bouchard] n’obtient pas les besoins minimaux pour son état ».

Par courriel, le Centre intégré universitaire de santé et services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal assure avoir mis en place les « meilleures pratiques interdisciplinaires cliniques en vigueur ». Les biens perdus sont aussi remboursés, dit-on.

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