Places fantômes dans la garderie de ses filles: la ministre Laforest dans l’embarras

Patrick Bellerose
La ministre Andrée Laforest se retrouve dans l’embarras en raison de «places fantômes» dans une garderie gérée par ses filles. Dans un appel avec un citoyen, l’élue a semblé défendre la pratique.
Selon une enquête de Radio-Canada, l’Académie des Mini-Amours exigeait de payer une place en garderie dès l’inscription, même si l’enfant commençait à fréquenter celle-ci seulement plusieurs mois plus tard.
Andréanne Laforest-Allard, gestionnaire de l’endroit, a même proposé à un citoyen de réclamer les crédits d’impôt pour ces mois payés inutilement, une pratique illégale.
Radio-Canada a également obtenu des enregistrements où la ministre semble défendre ses filles, tout en précisant que ces pratiques n’avaient pas cours lorsqu’elle dirigeait cette même garderie.
Malgré tout, la ministre assure qu’elle ne s’est pas placée en conflit d’intérêts. «Ce n’est pas une erreur, parce que je ne l'ai pas pris son dossier. Je lui ai dit: je ne peux pas prendre son dossier, je suis en conflit d'intérêts», dit-elle.
Le suivi a toutefois été fait par son propre bureau de circonscription.
Depuis, une enquête a été ouverte à l’Office de la protection du consommateur.
Le Parti libéral du Québec a également déposé, mercredi, une demande à la Commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale.
Mais la ministre des Affaires municipales est confiante que le nom de sa famille sera blanchi. «Les Laforest, c’est honnête!», a-t-elle assuré en s’éloignant des journalistes.
Legault refuse de se lever
Contrairement à d’autres cas passés où des ministres se sont retrouvés dans l’embarras, François Legault n’a pas défendu sa ministre publiquement, mercredi.
Le premier ministre a refusé de se lever en chambre pour répondre aux questions du chef péquiste, comme le veut la coutume.
«C’est devant l’Office de la protection du consommateur. Donc, on va laisser l’office faire son travail», a-t-il simplement déclaré en quittant le Salon rouge, tout en semblant lui réitérer sa confiance du bout des lèvres.
Pour sa part, une des deux filles de Mme Laforest nie catégoriquement les faits, malgré les textos et les enregistrements d’appels consultés par Radio-Canada.
«Il n’y a aucun montant qui a été réclamé, par le service de garde, aux parents. D’ailleurs, ce n’est pas des pratiques qui se font. On n’a jamais fait ça auparavant et on ne fait pas ça actuellement non plus», assure Raphaëlle Laforest-Allard.
«C’est des propos qui sont mensongers. Donc, actuellement, on n’exclut pas du tout la possibilité d’avoir des recours contre ce parent-là», a-t-elle ajouté en entrevue avec TVA Nouvelles.
Illégal
Pour sa part, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, a rappelé que la pratique des places fantômes en garderie, «c’est illégal, que ce soit en garderie subventionnée ou en garderie privée».
En cas de récidive, les propriétaires peuvent perdre leur permis.
Mme Roy s’est toutefois abstenue de commenter le cas précis qui concerne sa collègue.
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