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L'article provient de TVA Sports

Place au Ironman de Mont-Tremblant après une tumeur au cerveau: «L’histoire aurait très bien pu se terminer autrement»

Frédéric Fortin, qui a survécu à une tumeur au cerveau, s’attend à vivre une vague d’émotions fortes au moment de passer la ligne d’arrivée à Mont-Tremblant.
Frédéric Fortin, qui a survécu à une tumeur au cerveau, s’attend à vivre une vague d’émotions fortes au moment de passer la ligne d’arrivée à Mont-Tremblant. Photo fournie par FRÉDÉRIC FORTIN
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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2025-06-20T15:00:00Z
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Quand Frédéric Fortin franchira la ligne d’arrivée du Ironman 70,3 à Mont-Tremblant, il figurera assurément au rang des participants qui prennent le temps de réaliser leur chance. Dans les dernières années, toute son énergie était consacrée à survivre à une tumeur au cerveau.

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«Le diagnostic est tombé en 2021, et la preuve que c’est une bonne histoire, c’est que je suis encore là pour t’en parler. L’histoire aurait très bien pu se terminer autrement», a confié de manière réaliste au Journal l’homme de 44 ans de Deux-Montagnes.

C’est à force de ressentir des maux de tête intenses que Frédéric Fortin a décidé de consulter son médecin. Quand le verdict lui a été annoncé, en pleine pandémie, son monde basculait.

Se croyant intouchable, doté d’une santé de fer, l’enseignant de taekwondo et ancien vice-champion du Québec dans cette discipline a dû user de patience comme jamais dans sa vie.

«En pleine COVID, c’était le bordel pour trouver un spécialiste. Si ça avait été un glioblastome, je ne serais plus là. Heureusement, la tumeur que j’avais était localisée même si elle progressait. Il a fallu opérer. Le chirurgien m’a fait rire, parce qu’il m’a dit que ma tumeur était belle et bien placée», a-t-il raconté, amusé par le flegme dont a fait preuve le personnel soignant tout au long du processus.

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Un rêve devenu réalité

Après la délicate opération en octobre 2023, Frédéric Fortin s’est retrouvé deux mois à l’arrêt complet. Deux mois durant lesquels il est tombé sur une publicité du Ironman de Mont-Tremblant qui lui a rappelé un vieux rêve.

Obtenant le feu vert en février pour reprendre l’entraînement, il a complété l’épreuve sur la distance olympique de 51,5 km (1,5 km de nage, 40 km de vélo et 10 km de course).

Cette fois, c’est à la bête de 70,3 miles (113 km) qu’il s’attaque, soit 1,9 km dans l’eau, 90 km sur sa bécane et 21,1 km dans ses espadrilles.

«Je vais être fier, parce que c’est beaucoup d’entraînement. De novembre à aujourd’hui, j’ai fait six jours par semaine. Ça m’a fait réaliser que quand on perd sa santé, on perd tout. Le reste devient très secondaire», a réfléchi celui qui est directeur adjoint en pédagogie dans le domaine de la petite enfance.

En hommage à Karl Tremblay

Grand amateur des Cowboys Fringants, Frédéric Fortin a déjà eu le bonheur de rencontrer leur défunt chanteur, Karl Tremblay, et il souhaite saluer sa mémoire lorsqu’il se lance dans des triathlons.
Grand amateur des Cowboys Fringants, Frédéric Fortin a déjà eu le bonheur de rencontrer leur défunt chanteur, Karl Tremblay, et il souhaite saluer sa mémoire lorsqu’il se lance dans des triathlons. Photo fournie par FRÉDÉRIC FORTIN

Aujourd’hui, M. Fortin est en rémission, et il n’y a plus la moindre trace de sa tumeur. S’il a eu la chance de gagner son combat, ce n’est pas le cas de tous. Fan de longue date des Cowboys Fringants, il a été marqué par le décès du chanteur Karl Tremblay, atteint d’un cancer de la prostate.

Il avait rencontré Tremblay avant de savoir qu’ils mèneraient tous les deux une lutte contre la maladie.

«Je l’avais rencontré dans un événement caritatif et il a pris le temps de jaser avec moi d’un paquet d’affaires. Ça m’a fait capoter que l’un de nous deux soit décédé et que l’autre ait survécu. Quand j’ai fait le triathlon, je l’ai fait à sa mémoire. La meilleure façon de saluer les gens qui sont partis, c’est de faire quelque chose d’inspirant.

«Quand je vais passer le fil d’arrivée, en fin de semaine, c’est sûr que je vais avoir une pensée pour Karl, pour le grand-père de ma blonde, qui est mort d’un cancer, et pour tous ceux comme eux qui sont disparus. La vie est fragile. J’aurais très bien pu traverser de l’autre bord avec Karl», a constaté celui qui savoure la souffrance, qui lui rappelle, en plein triathlon, qu’il est bien en vie.

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