PKP évoque de nouveau la fin possible de TVA Sports

Stéphane Cadorette
«Il ne faudrait pas s’étonner que TVA Sports cesse ses activités», a déclaré Pierre Karl Péladeau, mardi, dans son discours à l’Assemblée annuelle des actionnaires.
À la fois président et chef de la direction de Québecor et de TVA, M. Péladeau n’est pas passé par quatre chemins en réitérant une crainte déjà exprimée en 2019.
M. Péladeau a indiqué qu’après avoir investi plus de 230 millions $ dans l’aventure, l’entreprise n’aurait éventuellement peut-être plus les moyens de maintenir en place sa chaîne si le CRTC n’intervenait pas pour que Bell paie les redevances pour les chaînes spécialisées, dont TVA Sports.
«Il nous est extrêmement difficile de comprendre les raisons pour lesquelles le CRTC a toujours tardé et tarde encore à intervenir pour que Bell, qui est la maison mère de notre concurrent RDS, nous paie enfin une juste rétribution pour TVA Sports, alors que tous les autres distributeurs au Québec et au Canada nous la versent», a-t-il expliqué.
La fin de la LNH évoquée
En pleine fièvre des séries éliminatoires, le grand patron de Québecor a par ailleurs confirmé que l’entreprise ne pourrait se permettre d’investir de nouveau pour conserver les droits nationaux de diffusion de la LNH.
«Nous pouvons le dire dès maintenant, TVA Sports n’aura pas les moyens ni les modèles économiques pour payer les montants colossaux que la LNH demande pour les droits nationaux de diffusion des matchs de hockey, selon ce que nous comprenons de l’entente récemment intervenue entre Rogers/Sportsnet et la direction de la LNH pour ces droits», a révélé Péladeau.
Il y a un peu plus d’un mois, Rogers a accepté de verser 7,7 milliards américains sur 12 ans à la LNH pour poursuivre son association avec le circuit Bettman. En 2013, lors de la précédente entente, aussi d’une durée de 12 ans, ce montant avait été fixé à 5,2 milliards canadiens.
Des pertes de longue date
Déjà, au printemps 2019, PKP avait fait état des problèmes touchant TVA Sports et mentionnait que la chaîne perdait des dizaines de millions par année et il soutenait que les actionnaires de TVA ne pourraient soutenir un tel effort financier pour une longue période.
Mardi, Péladeau a souligné que TVA Sports avait gagné une part de marché au cours de l’hiver 2025, mais que, malgré la croissance, les pertes financières étaient toujours au rendez-vous.
«Rappelons que c’est le CRTC qui avait souhaité mettre fin au monopole détenu par RDS afin d’offrir aux téléspectateurs une alternative et de nouveaux choix dans le créneau de la télévision sportive. Nous étions fiers de lancer cette nouvelle chaîne pour les Québécoises et les Québécois.
«Hélas, un seul distributeur refuse de payer les redevances reflétant la juste valeur de marché de TVA Sports: Bell», a-t-il rappelé.