Pilule contraceptive et cancer: non, la contraception hormonale n’est pas aussi dangereuse que la cigarette

Agence QMI
La pilule contraceptive et tous les autres types de contraception hormonaux seraient classifiés au même niveau de preuves scientifiques de cancer que la cigarette et l’alcool, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS); cette révélation qui, loin d’être nouvelle, a beaucoup choqué sur les réseaux sociaux cette semaine.
Mais qu’en est-il vraiment? Le média français 20 Minutes a démystifié le vrai du faux avec le gynécologue français Olivier Marpeau.
«Personne n’en parle, mais la pilule contraceptive a été classée comme cancérigène groupe 1 par l’Organisation mondiale de la Santé, au même niveau que le TABAC et L’ALCOOL, et pourtant, on continue de la prescrire aux femmes sans les informer des risques», a déploré une internaute dans une publication sur X qui a circulé en masse cette semaine, atteignant 1,8 million de vues depuis mardi.
La pilule contraceptive est bel et bien classée parmi les produits cancérigènes de groupe 1, au même titre que l’alcool et la cigarette, mais ce, depuis 2005. En 2023, tous les autres produits de contraception hormonaux ont également été ajoutés à cette liste, selon le média français.
Mais même s’ils sont classés dans la même catégorie, «ça ne veut pas dire que le risque est le même», a indiqué le gynécologue à 20 Minutes.
En effet, l’OMS préciserait sur son site que la classification «n’indique pas le niveau de risque associé à l’exposition», mais plutôt «le niveau de certitude qu’une substance peut provoquer le cancer», a rapporté le média français.
Dans le cas des contraceptions hormonales, cela concerne précisément le cancer du sein, mais les risques de le contracter de cette façon demeurent «très très modérés», selon le gynécologue.
Selon lui, d’autres facteurs de risque, dont les mauvaises habitudes de vie, comme la consommation d’alcool et la sédentarité, sont beaucoup plus importants en fin de compte, alors que l’alcool serait à lui seul «responsable de 8004 cancers du sein en France chaque année», a-t-il souligné à 20 Minutes.
Trois études distinctes, réalisées à Lyon, en France, à Oxford, en Angleterre, et aux États-Unis, auraient par ailleurs démontré que la pilule diminuerait significativement les risques de cancer de l’endomètre et des ovaires à la longue. Elle permettrait aussi de limiter les effets de l’endométriose chez certaines femmes.
Néanmoins, ces moyens de contraception présenteraient bien d’autres risques plus importants que le cancer, dont des risques de phlébite et d’embolie pulmonaire.
«Il est important d’évaluer la balance bénéfice-risque. [...] La contraception parfaite et sans risque, ça n’existe pas», a expliqué le gynécologue à 20 Minutes.