Piéton happé à Brossard: «C’est scandaleux», dit la famille à propos des antécédents du chauffard
Le jeune homme de 21 ans a signé une promesse de comparaître puisque la vitesse serait en cause


Frédérique Giguère
La famille d’un septuagénaire happé mortellement ce week-end à Brossard alors qu’il faisait sa marche quotidienne est furieuse de constater que le chauffard qui l’a tué a déjà une feuille de route bien garnie malgré son jeune âge.
Fidèle à ses habitudes, Mehdi Abazari Torghabeh s’est levé avant sa femme et a lancé la machine à café, dimanche matin. L’homme de 75 ans s’est ensuite rasé et parfumé, avant d’enfiler ses vêtements parfaitement bien repassés. Avant de quitter la maison, il a pris soin d’enfiler sa montre intelligente.

«Il prenait au moins une marche chaque jour, explique sa fille, Maryam Abazari Torghabeh, rencontrée dans la résidence de ses parents, jeudi. Il était très en forme et voulait absolument faire ses 20 000 pas par jour. Il revenait toujours à la même heure et dès qu’il passait le pas de la porte, ma mère servait le café afin qu’ils le boivent ensemble.»
À 3 km de chez lui
Mais ce matin-là, il n’a jamais pu rejoindre son épouse des 48 dernières années pour le café. Il a été happé mortellement alors qu’il circulait sur la piste cyclable du boulevard du Quartier, à Brossard. Il se trouvait à environ trois kilomètres de chez lui.
Le chauffard, âgé de 21 ans, a été arrêté sur les lieux puisque la vitesse pourrait être en cause. Il a finalement été libéré avec une promesse de comparaître et doit se présenter au tribunal prochainement.

Selon nos informations, ce dernier a été arrêté à deux reprises l’année dernière en lien avec des enquêtes sur des vols de véhicules. Il aurait également eu des liens avec un réseau qui œuvre notamment sur la Rive-Sud de Montréal.
Il a plaidé coupable à des accusations réduites de possession de biens criminellement obtenus, d’entrave à un agent de la paix et de possession d’outils de cambriolage. Il s’en est tiré avec deux ans de travaux communautaires. Selon nos sources, le jeune homme avait réussi à convaincre le tribunal qu’il s’était repris en main.
Qui plus est, il a été arrêté deux fois depuis 2023 pour des excès de vitesse, alors qu’il roulait à presque deux fois la limite permise.
Scandaleux
Puisqu’elle se dit incapable de joindre les policiers depuis dimanche, la famille de Mehdi Abazari Torghabeh n’était pas au courant des circonstances de l’accident ni des antécédents du jeune homme.
«C’est scandaleux, lance Alireza Abazari Torghabeh, son fils. Considérant tout ça, pourquoi ce jeune est en liberté? Et pourquoi ne pas nous avoir dit ça?»
Le départ de leur père laisse un vide immense au sein de cette famille tissée serrée. Celui qu’on dépeint comme une «force tranquille» a toujours voulu pousser ses enfants à faire mieux que lui, notamment pour leur éducation. Ceux-ci ont d’ailleurs fini par faire des études en ingénierie électrique et chimique à la prestigieuse Université Harvard de Boston, rendant ainsi leur père, un immigrant iranien qui a grandi sur une ferme, plus fier que jamais.
«C’était la personne la plus aimante et gentille que j’aie rencontrée, lance sa fille, en tenant fermement dans ses mains le polo à l’effigie de Harvard que son père avait acheté à sa graduation et conservé précieusement. Il est né pour supporter et aider les autres.»
– Avec Laurent Lavoie et Philippe Langlois
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