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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Pierre Poilievre va rester et il ne changera pas!

Photo Getty Images via AFP
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Photo portrait de Philippe-Vincent Foisy

Philippe-Vincent Foisy

2025-05-01T04:00:00Z
2025-05-01T04:05:00Z
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Le chef conservateur ne peut pas changer, comme beaucoup d’observateurs le lui conseillent pour prendre le pouvoir.

Pierre Poilievre défend les mêmes politiques conservatrices depuis qu’il est jeune. Son style pugnace, arrogant et parfois mesquin est le même depuis qu’il a commencé en politique, il y a plus de 20 ans.

Il a tout donné en campagne électorale pour avoir l’air plus humain et empathique, mais au fond, il reste le même.

Il ne changera donc pas.

Il faut comprendre que, de toute façon, les conservateurs et les électeurs n’aiment pas les grands changements.

Depuis la défaite de Stephen Harper, les chefs Andrew Scheer et Erin O’Toole ont utilisé la même stratégie: faire une course à la chefferie très à droite, puis se recentrer... sans succès électoral et aux dépens de leur survie politique.

Pierre Poilievre n’a pas fait ce pivot politique et les militants conservateurs, dont une grande majorité s’est jointe au parti pour lui, lui pardonneront sa défaite.

Surtout que les conservateurs se rappellent qu’en 2004, Stephen Harper aussi avait perdu de peu aux mains des libéraux de Paul Martin, avant de prendre le pouvoir.

Même si Pierre Poilievre ne changera pas, il doit faire des changements stratégiques s’il veut gagner.

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Famille

La première chose qu’il doit faire après trouver un député prêt à lui céder sa circonscription: rebâtir la grande famille conservatrice.

Ses chicanes avec les conservateurs de Doug Ford en Ontario et de Tim Houston en Nouvelle-Écosse lui ont nui. Lui et sa cheffe de cabinet en sont responsables, à eux de rebâtir les pots cassés.

Pierre Poilievre doit aussi rouvrir sa tente aux conservateurs plus progressistes, comme Jean Charest, qu’il a chassés du parti.

Mieux s’entourer

Pour convaincre les électeurs, il doit aussi arrêter de faire de la politique seul.

Il a besoin d’une équipe crédible pour compenser son absence d’expérience hors de la politique.

Il n’a pas le luxe de fermer la porte à d’anciens ministres des Finances, comme Éric Girard.

Travailler

Les conservateurs doivent aussi montrer qu’ils sont capables d’aller au-delà de la partisanerie.

Au cours des prochains mois, les élus vont débattre de l’avenir du pays, du libre-échange, de l’économie, de l’immigration, du logement et du développement énergétique.

Les conservateurs ont l’occasion de se présenter aux Canadiens comme des adultes.

Québec

Finalement, Pierre Poilievre doit comprendre le Québec.

L’électorat québécois a déjà dit qu’il ne souhaite pas une plateforme nationaliste comme celles proposées par Andrew Scheer et Erin O’Toole.

Les électeurs sont méfiants à l’égard des réformistes de l’Ouest, de leur proximité avec les républicains américains et les mouvements religieux ou de leur Québec bashing. C’est aussi difficile de leur faire confiance quand des députés militent ouvertement contre le droit à l’avortement ou pour les thérapies de conversion!

C’est pourquoi ils ont opté pour le flegme rassurant de Mark Carney et le nationalisme confortable d’Yves-François Blanchet.

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