Pierre Poilievre mérite une deuxième chance

Il est vrai que les conservateurs menaient par vingt points dans les intentions de vote en décembre dernier, mais cela remonte à l’époque où Justin Trudeau était encore en poste et où Chrystia Freeland venait tout juste de démissionner.

Clairement, le départ de M. Trudeau, le retour de Donald Trump aux États-Unis et l’arrivée de Mark Carney dans l’arène politique canadienne ont complètement changé la donne.

Dans ce nouveau contexte, M. Poilievre a eu de la difficulté à s’ajuster. En tant que chef de l’opposition, il lui était ardu d’endosser le rôle de «Capitaine Canada», un rôle qu’a su habilement occuper Mark Carney.

Stratégie

Cela dit, la stratégie de M. Poilievre, axée sur la promesse de changement et la lutte contre la crise du coût de la vie – bien que critiquée par certains proches de Doug Ford –, s’est révélée efficace, surtout en Ontario. Avec maintenant 53 sièges dans cette province, le message conservateur a manifestement trouvé un écho favorable auprès des électeurs.

Au total, avec un gain net de vingt-cinq sièges dans tout le pays, on peut affirmer que M. Poilievre a mené une campagne réussie. Certes, ce ne fut pas une performance parfaite, mais il est aujourd’hui un meilleur chef qu’il ne l’était au début de la campagne.

Durant cette période, les Canadiens ont eu l’occasion de découvrir un Pierre Poilievre plus nuancé, plus posé, loin de l’image polarisante qui le précédait.

Il devra préserver ce ton et ce style.

La suite

M. Poilievre devra maintenant affronter son caucus dans les prochains jours ainsi qu’un vote de confiance de la part des membres de son parti au cours des prochains mois.

Il est encore jeune, mais on sent qu’il a gagné en maturité politique. Son avenir dépendra de sa capacité de maintenir la coalition qu’il a formée.

La campagne a montré qu’il pouvait évoluer. Maintenant, il doit prouver qu’il peut durer.