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Pierre-Hugues Boisvenu face au meurtrier de sa fille: le tueur demande sa libération conditionnelle

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Alice Fournier

2025-03-05T19:45:03Z
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«C’est un individu dont la réhabilitation me paraît impossible», a tranché le sénateur retraité et bénévole à l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues Pierre-Hugues Boisvenu au micro d’Isabelle Maréchal, à QUB, au 99,5 FM.

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«Toutes les femmes qu’il a rencontrées dans sa vie, il les a toutes violées», a-t-il martelé. Selon lui, le meurtrier de sa fille, Hugo Bernier, est issu d’un système juridique poreux et laxiste. Il va pourtant devoir se retrouver face à lui le 12 mars prochain à la Commission des libérations conditionnelles du Canada.

Ayant été identifié comme une personne autochtone, Hugo Bernier aura droit à un aménagement spécial appelé «audience adaptée à la culture». À la place d’une commission conventionnelle, un cercle va être formé et des rituels vont être effectués. «On m’a demandé si je voulais participer à la prière avec lui», a lâché Pierre-Hugues Boisvenu.

«Ce que je reproche au système carcéral, c’est qu’on peut s’autoproclamer autochtone en prison», a-t-il poursuivi. Et tout au long de son procès en 2024, jamais le statut autochtone de l’assassin n’a été amené devant la barre. M. Boisvenu soupçonne qu’il tente de tirer profit des aménagements de la justice offerts.

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Un prédateur depuis le début

Avant de tuer Julie Boisvenu le 23 juin 2002, le meurtrier avait déjà été identifié comme suspect par la police et il était en liberté conditionnelle. En 1999, il a écopé de 18 mois de prison pour séquestration et viol. Un agent carcéral de la Gaspésie s’est confié à Pierre-Hugues Boisvenu récemment: «Il m’a dit que cet individu ne peut pas être libéré, il se joue du système, il manipule le système.»

Les commissaires ont refusé de transmettre à M. Boisvenu les évaluations de risque du détenu pour la semaine prochaine. «Je n’ai pas eu d’infos depuis cinq ans», s’est-il indigné.

«Le système de justice a créé ce monstre-là», a déploré le sénateur retraité. Les familles qui sont dans ce processus de libération conditionnelle sont perdues, selon lui. «On accorde au criminel un psychologue, un psychiatre, un avocat, des intervenants... Mais la victime, elle, doit témoigner seule.»

«Je viens ici [le 12 mars] pour trois raisons», a affirmé Pierre-Hugues Boisvenu. Il souhaite se présenter comme père et porte-parole de sa fille Julie, questionner l’inégalité entre les droits des victimes et les droits des criminels et dire aux commissaires que le système des libérations conditionnelles doit faire en sorte qu’un individu qui a agressé toute sa vie des femmes doit représenter un risque zéro, pas seulement un risque «acceptable pour la société».

«Je crains que la décision des commissaires soit déjà prise», a-t-il laissé tomber durant l’entrevue.

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