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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Pierre Fitzgibbon tire dans la chaloupe

PHOTO D'ARCHIVES, MARTIN ALARIE
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Photo portrait de Yasmine Abdelfadel

Yasmine Abdelfadel

2023-08-16T04:00:00Z
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D’après le ministre de l’Énergie, qui est également ministre de l’Économie, nous devrions avoir la moitié moins de véhicules sur nos routes.  

Est-ce un vœu pieux? De la pensée magique? Un symptôme de déconnexion, une réflexion intempestive? Une volonté politique partagée?  

Aucune idée. Toujours est-il que le prophète autoproclamé de la sobriété énergétique nous dit qu’on devrait avoir la moitié moins de véhicules. 

Cette déclaration va probablement plaire aux environnementalistes qui voient en toute personne détenant son permis de conduire le diable en personne. 

Mais elle va faire sourciller bien des interlocuteurs du ministre et du gouvernement: imaginez la grimace des constructeurs automobiles qui cherchent à investir dans des usines de batteries notamment et qui se faisaient dire qu’ils devaient envisager le Québec. Imaginez ces jeunes et moins jeunes qui sont continuellement invités à partir en région et à s’y installer parce qu’il fait bon vivre, même si le transport collectif y est quasiment inexistant.  

Imaginez les économistes qui doivent bien voir, chiffres à l’appui, que l’industrie automobile au Québec est un secteur important pour notre PIB. 

Encore une fois, pourquoi le ministre est-il allé sur ce terrain miné, ce raccourci intellectuel voulant que la culpabilisation de l’individu et le pointage de l’automobiliste soient le meilleur moyen de se montrer sensible à l’environnement?  

Ce n’est pas le genre de Pierre Fitzgibbon de vouloir plaire. Et ce n’est pas de ses habitudes non plus de s’attaquer à des industries importantes pour le Québec et son économie. On l’a rarement, voire jamais vu jouer du coude avec les solidaires. 

Incompatible avec le Québec

Le Québec compte un vaste territoire dont nous avons la responsabilité d’occuper. La vérité, c’est que le Québec est une nation nordique où il est difficile de faire du vélo ou de la trottinette à longueur d’année.  

La réalité, c’est que nos distances sont grandes, que nos transports interurbains collectifs sont déficients et parfois même inexistants et que nos routes sont en déroute. 

La réalité c’est qu’on s’attend à ce que ce ministre soit conscient de ces faits et n’en fasse pas fi aveuglément pour marquer des points. À plus forte raison lorsqu’il est responsable de l’économie et de l’énergie.  

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