[PHOTOS] Réforme du recyclage: incursion dans l’usine la plus high-tech du Québec
L’usine dispose de 17 trieuses optiques capables de trier 600 objets par minute


Anouk Lebel
Qu’est-ce qui va dans le bac bleu? Pour vous simplifier la vie, Le Journal vous sert un guide pratique afin de savoir ce qui se recycle, se composte ou se jette.
Le nouveau centre de tri de Montréal-Est est le plus automatisé de la province, mais peut-il vraiment rattraper les erreurs des Québécois qui mettent n’importe quoi dans leurs bacs?
«On a seulement quatre employés manuels au prétri. La différence, c’est qu’ils ne voient plus toutes les matières qui rentrent à cause d’une première ségrégation par des machines», explique Sara-Emmanuelle Dubois, directrice du recyclage pour l’est du Canada chez Matrec-GFL.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Le Journal a pu visiter la nouvelle usine inaugurée au mois de février et conçue pour traiter 20% des matières recyclables dans la province, soit 200 000 tonnes par an.

Elle a été présentée comme la plus automatisée dans la province par Éco Entreprises Québec, l’organisme désigné par le gouvernement pour gérer la collecte et le tri des matières recyclables dans la province.
Ici, une centaine de camions passent chaque jour pour amener le contenu des bacs de récupération des résidents de tout l’est de Montréal.

La matière passe par des séparateurs à vis sans fin qui viennent isoler la matière plus petite avant qu’elle passe entre les mains des trieurs.
Trieuses optiques
«Tout ce qui passe à travers s’en va dans un tamis le plus fin possible qui va enlever le verre et d’autres agrégats comme des petits papiers et de petits plastiques», explique Sara-Emmanuelle Dubois.


Le papier et les contenants sont ensuite triés par 17 trieuses optiques, capables de trier 600 objets par minute.
En comparaison, un trieur humain est capable d’en trier 45, souligne Mme Dubois.

Elle note que certaines matières, comme la pellicule plastique qui recouvre les contenants de légumes, sont en explosion.
Un meilleur tri grâce à des machines permettra de créer des ballots plus purs, facilitant la recherche de débouchés pour les recycler, selon elle.

À la source
Mais même le centre de tri le plus performant du monde ne peut pas réparer toutes les erreurs faites à la maison, selon Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour la gestion écologique des déchets.
«Si on veut vraiment une qualité des matières pour les revendre, il faut vraiment avoir un bon tri à la source», croit-il.
Il souligne qu’il faut aussi réfléchir à la conception des produits en amont pour éviter de mettre en marché des matières qui ne se recyclent pas au Québec, comme certains plastiques émergents, des contenants faits de matière mixte ou les tubes de dentifrice, note M. Ménard.