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L'article provient de TVA Nouvelles

[PHOTOS] On peut voir les vestiges d’un bateau à vapeur centenaire appartenant à la famille Molson à cause du bas niveau du fleuve

Le vapeur P.S. «Lady Sherbrooke» a coulé il y a 99 ans et a été exploré 200 fois par des archéologues subaquatiques

Les restes du Lady Sherbrooke, tels qu’ils apparaissent sur les rivages des îles de Boucherville.
Les restes du Lady Sherbrooke, tels qu’ils apparaissent sur les rivages des îles de Boucherville. Photo Mathieu-Robert Sauvé
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-11-04T00:00:00Z
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Les restes d’un bateau centenaire qui a fait la gloire de la navigation à vapeur et la fortune de la compagnie Molson refont surface à Boucherville en raison du bas niveau de l’eau du fleuve.

«C’est fabuleux de pouvoir apercevoir ces artefacts sans avoir à plonger», souligne Brad Loewen, professeur au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal et spécialiste de l’archéologie maritime.

Les restes du «Lady Sherbrooke», tels qu’ils apparaissent sur les rivages des îles de Boucherville.
Les restes du «Lady Sherbrooke», tels qu’ils apparaissent sur les rivages des îles de Boucherville. Photo Mathieu-Robert Sauvé

Dessin de profil du «Lady Sherbrooke» où on peut voir les endroits où se trouvaient les principaux artefacts découverts à bord de l’épave.
Dessin de profil du «Lady Sherbrooke» où on peut voir les endroits où se trouvaient les principaux artefacts découverts à bord de l’épave. Comité d’histoire et d’archéologie subaquatique du Québec

Le bateau à vapeur P.S. Lady Sherbrooke (P.S. pour paddle streamer - vapeur et à aubes) a fait la navette entre Montréal et Québec entre 1918 et 1926. De 1983 à 1993, l’épave a été explorée par des plongeurs spécialisés qui en ont extrait quelque 5000 artefacts, dont un escalier intérieur, de la vaisselle, de la machinerie, des pièces de monnaie et des tessons de bouteille.

Équipe de plongeurs spécialisés dans l’archéologie subaquatique en 1982 qui extraient le gouvernail du Lady Sherbrooke. Source : Comité d’histoire et d’archéologie subaquatique du Québec
Équipe de plongeurs spécialisés dans l’archéologie subaquatique en 1982 qui extraient le gouvernail du Lady Sherbrooke. Source : Comité d’histoire et d’archéologie subaquatique du Québec Comité d’histoire et d’archéologie subaquatique du Québec

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Une partie de la proue du navire, extraite en 1982.
Une partie de la proue du navire, extraite en 1982. Comité d’histoire et d’archéologie subaquatique du Québec

«Les pièces les plus précieuses, comme les boiseries, avaient été retirées du bateau avant son échouement à l’île Sainte-Marguerite», précise le professeur Loewen. L’abandon des navires qui avaient complété leur vie utile était une pratique courante à l’époque et les fonds du fleuve à cet endroit seraient un véritable cimetière de bateaux.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Si on peut apercevoir des morceaux de sa coque cet automne, c’est que le niveau de l’eau du fleuve Saint-Laurent est exceptionnellement bas, soit plus de 80 cm sous la normale, à cause du peu de précipitations tombées au Québec cet été.

Le parc national des Îles-de-Boucherville a reproduit une roue à aube de la dimension de celles qui permettaient au «Lady Sherbrooke» de se propulser.
Le parc national des Îles-de-Boucherville a reproduit une roue à aube de la dimension de celles qui permettaient au «Lady Sherbrooke» de se propulser. Photo Mathieu-Robert Sauvé

Classe à part

Mais le P.S. Lady Sherbrooke, un bateau à aubes comme on en voit dans les images de navires du Mississippi, est dans une classe à part. Reconnu comme patrimoine culturel du Québec, il a été construit à Montréal sur un chantier situé à côté de la brasserie Molson.

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Le navire est «réputé pour sa rapidité et sa puissance, ayant une vitesse de croisière de 20 km/h grâce à ses roues à aubes mesurant 6 mètres de diamètre, ainsi que pour son architecture et son aménagement intérieur luxueux», peut-on lire dans le document du ministère de la Culture et des Communications du Québec.

Il mesurait 45 m de long et 3 m de haut et franchissait la distance entre Montréal et Québec en 24 heures, un exploit pour l’époque.

Une «notice to travelers» mentionne que le «Lady Sherbrooke» part de Montréal le mardi après-midi pour accoster à Québec le dimanche.
Une «notice to travelers» mentionne que le «Lady Sherbrooke» part de Montréal le mardi après-midi pour accoster à Québec le dimanche. Comité d’histoire et d’archéologie subaquatique du Québec

200 plongées

Découvert en 1963, il a fait l’objet de 200 plongées entre 1983 et 1993 sous la direction des archéologues Jean Bélisle et François Gignac, respectivement de l’Université Concordia et de Pointe-à-Callière.

Tessons de bouteille, extraits du «Lady Sherbrooke».
Tessons de bouteille, extraits du «Lady Sherbrooke». Comité d’histoire et d’archéologie subaquatique du Québec

Ils ont notamment découvert des éléments architecturaux en bois qui «correspondent très bien aux rares illustrations et maquettes des premiers vapeurs, dont une partie de la salle des machines et trois cabines de première classe peintes en différentes tonalités de blanc», comme le mentionne le Conseil du patrimoine culturel.

«C’est une pièce majeure de notre patrimoine, qui a servi entre autres à la formation de plusieurs archéologues subaquatiques», souligne l’archéologue Loewen, lui-même un des acteurs majeurs de cette expertise universitaire consistant à plonger pour extraire des artefacts.

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