[PHOTOS] «C’était écrit dans le ciel»: des commerçants incendiés après avoir été menacés
Un tel acte était prévisible, selon un commerçant

Laurent Lavoie
Des commerçants d’un quartier résidentiel de Montréal s’inquiètent après avoir été la cible d’un incendie criminel lundi matin, d’autant plus qu’il survient après des menaces répétées qui auraient été dénoncées aux autorités.
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«C’était écrit dans le ciel», souligne à grands traits le dentiste Mehmet Kocabas, en lançant un regard désabusé vers ses locaux situés à l’angle des rues Saint-Zotique et de Saint-Vallier.

Caméras défoncées, vitre brisée, messages menaçants dans les derniers mois: à son avis, les signaux ne mentaient pas, illustre-t-il.
Et le tout a culminé un peu avant 4 h, lundi, lorsqu’un homme de 45 ans se serait présenté sur place avec des bidons d’essence, selon certains résidents.

Les pompiers ont été appelés à intervenir pour un feu qui a éclaté dans une boutique de tailleur et nettoyage, surplombée d’un logement. Ce sont les portions de l’immeuble qui ont été les plus touchées par les violentes flammes. Le local de dentiste voisin a aussi subi des dommages, mais plus mineurs.
Le suspect dans cette affaire a été retrouvé sur les lieux et a subi d’importantes brûlures, mais on ne craindrait pas pour sa vie.

Près des débris au sol se trouvait d’ailleurs une note cryptique: «Owner get out building! [Propriétaire, quittez ce bâtiment !]», signé «Giovani Di Tullio». Ce nom diffère toutefois de l’identité du suspect, selon nos informations.

«Nous sommes de bonnes personnes. Ce n’est pas [notre faute]. C’est criminel», plaide Ghada Georges, qui détient avec son conjoint, Fawzi Hanna, ce commerce de tailleur depuis environ 19 ans.
La police au courant
Mehmet Kocabas dénonce pour sa part le travail des policiers qui auraient été informés des différentes menaces.
«Je pense qu’il y en a qui ont failli à leur devoir public», laisse-t-il tomber.

L’odeur de cendres et les ravages de l’incendie laissaient tout aussi pantois les résidents du coin et les clients habituels, qui n’avaient que de bons mots pour ces travailleurs.
«Je suis tellement triste pour [le tailleur], se désole Louise Proulx. C’est [ce type de commerce] qui fait la richesse d’un quartier.»
Elle se rappelle d’ailleurs les vieilles et nombreuses coupures de journaux de Céline Dion qui tapissaient les murs du commerce. Mais ces souvenirs se sont envolés dans l’incendie.

«Tout le monde pleure, ce n’est pas des blagues. On veut tous l’aider ce pauvre monsieur», ajoute Rita Beaudry, dont le fils est un bon ami du propriétaire.
Contactée par Le Journal, lundi, la police de Montréal n’avait pas été en mesure de commenter.
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