[PHOTOS] «Je suis complètement bouleversée»: l’oratoire Saint-Joseph pleure la mort du pape

Des centaines de fidèles et touristes se sont rués vers l’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, lundi, pour commémorer le pape François, dont la mort a créé un torrent d’émotions pour de nombreux catholiques.

• À lire aussi: Le pape François à Québec en 2022, une visite plus sobre que celle de Jean-Paul II

• À lire aussi: Cause du décès révélée: le pape François mort d’un AVC

«Je suis tellement triste. On le voyait encore vivant hier à la télévision durant son service. Je suis venu ici juste pour prier pour lui», a confié le Montréalais Yvan Johnson, en larmes après s’être recueilli sur la statue de la Vierge Marie.

Le Journal s’est rendu à l’oratoire pour y rencontrer de nombreux fidèles, comme lui, stupéfaits par l’annonce du décès du pape François survenu un lundi de Pâques. Plusieurs ont allumé un des 10 000 lampions de la chapelle votive en mémoire du Saint-Père.

D’autres ont participé à une messe avec le portrait du défunt sur la scène. Des curieux ont aussi profité de l’occasion pour simplement visiter l’imposant «sanctuaire catholique» du quartier Côte-des-Neiges, à Montréal.

«On est des touristes américains en voyage au Québec et on voulait voir justement l’oratoire. On est aussi pratiquants et on voulait justement se recueillir ici pour le pape. Ça nous a beaucoup surpris comme annonce ce matin», a expliqué Rebecka en compagnie de son conjoint, Steven Richard.

Une mort loin d’être anodine

Des fidèles ont d’ailleurs mentionné à notre représentant que le décès du souverain pontife n’était pas survenu «par hasard» lors du week-end de Pâques.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«Jésus est ressuscité durant cette fête et je suis certaine que le pape aussi. Ça nous rappelle qu’on va mourir, mais que ce n’est pas la finalité. J’ai déjà rencontré le pape à Rome. C’était un moment de grande joie. Il était comme un membre de ma famille», a raconté avec émotions sœur Rita Angela.

Edith Carbonne a rapidement pris la route vers cette église, située sur le mont Royal, après avoir entendu l’annonce en matinée. «Je suis complètement bouleversée. J’ai l’impression d’avoir perdu mon propre père. On avait besoin de lui encore longtemps avec tout ce qu’il se passe dans l’actualité en ce moment», a soupiré la Québécoise, âgée de 54 ans.

Violaine Dasseville était pour sa part de passage lundi pour montrer la basilique et son dôme à sa petite-fille Esther.

«Je ne suis pas du tout venue pour le pape, même si ça demeure un grand homme, a indiqué M^me Dasseville. Je suis simplement en visite de ce lieu culte qui demeure assez impressionnant.»

Un pape d’opinions et d’humanité

De son côté, le père Bernard Antoine se souviendra du pape comme d’un homme n’ayant pas peur de donner son opinion sur des enjeux polarisants.

«Il laisse la trace d’un homme humble, très humain et proche de toutes ses brebis à travers le monde. Il laisse aussi la marque d’une Église n’ayant pas peur de se braquer sur la migration», a noté celui qui est aussi recteur de l’oratoire Saint-Joseph.

Rappelons que le pape François était lui-même issu d’une famille d’émigrés italiens en Argentine. À plusieurs reprises durant ses 12 ans de pontificat, il a défendu les migrants et a prôné l’accueil sans distinction.

Plus récemment, il a aussi vivement critiqué les expulsions massives de migrants faites par le président Donald Trump aux États-Unis.