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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

[EN IMAGES] 2500 camionneurs manifestent: des kilomètres de file et une heure de pointe cauchemardesque à Québec

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Photo portrait de Vincent Desbiens

Vincent Desbiens

2025-05-14T17:36:16Z
2025-05-14T22:38:16Z
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Environ 2500 camionneurs de partout dans la province ont paralysé le réseau routier de Québec, mercredi, pour s’opposer aux changements apportés dans la gestion des octrois de contrats d’infrastructure par le gouvernement. 

Les poids lourds ont lentement défilé sur les autoroutes et les artères municipales de Québec, causant d’impressionnantes files de véhicules de plusieurs dizaines de kilomètres.

Les manifestants ont commencé à défiler sur l’avenue Saint-Sacrement vers 12h.
Les manifestants ont commencé à défiler sur l’avenue Saint-Sacrement vers 12h. Photo Agence QMI, Marc Vallières

Des milliers d’automobilistes qui ont eu le malheur d’emprunter le même trajet que celui des camionneurs ont été coincés durant d’interminables minutes, voire des heures.

«C’est pare-chocs à pare-chocs, soutient Nicholas Lavergne, un travailleur de Québec qui a été coincé durant près d’une heure sur le pont Pierre-Laporte, depuis Lévis. Je pense revenir chez nous au moins une heure plus tard que d’habitude», souligne-t-il.

De nombreux poids lourds se suivaient à la file près des échangeurs de la tête des ponts, vers 12h30.
De nombreux poids lourds se suivaient à la file près des échangeurs de la tête des ponts, vers 12h30. Photo Agence QMI, Guy Martel

Pour sa part, le Centre de services scolaire des Navigateurs a averti, sur les réseaux sociaux, que «des retards sont à prévoir dans la majorité des parcours d’autobus scolaires», en fin d’après-midi.

Photo Agence QMI, Guy Martel
Photo Agence QMI, Guy Martel

Mouvement de masse
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«Il y a eu un gros mouvement à travers le Québec, parce que nos travailleurs sont inquiets. Ça touche directement leur gagne-pain. Le gouvernement a biffé unilatéralement une clause qui existait depuis 15 ans de ses devis et on ne comprend pas pourquoi», explique le directeur général de l’Association nationale des camionneurs artisans inc., Gaétan Légaré, soulignant qu’environ la moitié de ses 5200 membres ont pris part à l’événement.

Un important convoi de camionneurs en direction nord sur l’autoroute Henri-IV, vers 12h45.
Un important convoi de camionneurs en direction nord sur l’autoroute Henri-IV, vers 12h45. Photo Agence QMI, Guy Martel

Les camionneurs ont respecté un tracé bien défini. Ils ont formé de très longues files d’attente sur le pont Pierre-Laporte, l’autoroute Charest, l’avenue Saint-Sacrement, l’autoroute Laurentienne et le boulevard Wilfrid-Hamel durant tout l’après-midi.

Concurrence déloyale

La décision de la Société québécoise des infrastructures de retirer la clause qui l’obligeait à embaucher des travailleurs locaux du camionnage en vrac sur ses chantiers a été «la goutte qui a fait déborder le vase» pour les conducteurs-entrepreneurs.

Photo Agence QMI, Guy Martel
Photo Agence QMI, Guy Martel

«Sans cette clause-là, on peut faire venir des camions de Montréal pour un chantier en Gaspésie pendant que nos camionneurs locaux se cherchent du travail. Ça n’a aucun sens», peste M. Légaré, qui espère que la manifestation de mercredi va inciter le gouvernement à s’asseoir et discuter.

Comme leur directeur général, de nombreux membres de l’ANCAI rencontrés par Le Journal pendant la journée ne voient pas d’un bon œil le projet de loi 62 du ministre des Infrastructures, Jonatan Julien, qui, selon certains, «ouvre la porte grande ouverte» à la collusion et à la concurrence déloyale.

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Photo Agence QMI, Marc Vallières
Photo Agence QMI, Marc Vallières

«On est aussi des contribuables et ça nous inquiète qu’ils ouvrent la porte à de grosses entreprises privées [pour des contrats de gré à gré], parce qu’on s’expose à la corruption et la collusion. C’est le gouvernement qui établit nos tarifs à l’heure et on doit montrer patte blanche chaque année. Les entrepreneurs privés, eux, décident de leurs tarifs», fait valoir Jocelyn Giguère, un vétéran de l’industrie originaire de Québec.

Des camionneurs suivent le trajet déterminé depuis le boulevard Charest vers l’avenue Saint-Sacrement en direction nord.
Des camionneurs suivent le trajet déterminé depuis le boulevard Charest vers l’avenue Saint-Sacrement en direction nord. Photo Agence QMI, Marc Vallières
Pas un klaxon

Aucun klaxon n’a résonné au cours de la journée et la protestation s’est déroulée dans le calme, en collaboration avec le Service de police de la Ville de Québec et la Sûreté du Québec. Le SPVQ affirme que « la manifestation s’est déroulée avec un minimum de répercussions sur la population et les commerçants. »

Des dizaines de camionneurs de la région de Québec sont arrivés, tôt ce matin, sur Grande Allée pour se stationner devant l’Assemblée nationale. Ils y resteront le reste de la journée, jusqu’à la fin de l’heure de pointe du soir.
Des dizaines de camionneurs de la région de Québec sont arrivés, tôt ce matin, sur Grande Allée pour se stationner devant l’Assemblée nationale. Ils y resteront le reste de la journée, jusqu’à la fin de l’heure de pointe du soir. Photo Agence QMI, Marcel Tremblay

«On n’a rien contre la Ville de Québec, qui est exemplaire dans son octroi de contrats de camionnage, poursuit le président des Transporteurs de vrac Chauveau-Québec, Gaétan Gariépy. On n’est pas venus brasser ou déranger. C’est malheureux, mais c’était le moyen qu’on a identifié pour faire réagir le gouvernement.»

Des réactions mitigées dans le trafic

«Il y a eu beaucoup d’affluence mais c’est ordonné et il y a des voies réservées avec des policiers.»
– Laurence Gaspard, superviseur des paramédics de la CTAQ

«C’était très difficile. Les clients sont fâchés, mais ce n’est pas notre faute. La journée n’a pas été payante.»
– Hamdi Brigui, propriétaire de Taxi Yallo

«Les camionneurs sont payés à l’heure la plupart du temps. Après les assurances, le carburant, la mécanique, il ne reste pas grand-chose. C’est dommage d'avoir créé tout ce trafic, mais c’est ça en 2025.»
– Yannick Michaud

Le président des Transporteurs de vrac Chauveau-Québec, Gaétan Gariépy, espère que la mobilisation de mercredi aura des impacts positifs dans les relations entre ANCAI et le gouvernement.
Le président des Transporteurs de vrac Chauveau-Québec, Gaétan Gariépy, espère que la mobilisation de mercredi aura des impacts positifs dans les relations entre ANCAI et le gouvernement. Photo Agence QMI, Marcel Tremblay

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