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L'article provient de Le sac de chips

Philippe a besoin de bobettes: on a visité le centre d’achats Royalmount, à la recherche de biens essentiels

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Frédéric Guindon (Le Sac de Chips) et Philippe Melbourne Dufour (Le Sac de Chips)

2024-09-17T20:29:52Z
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Il y a un nouveau centre commercial en ville; il fallait bien qu’on l’essaie!

Comme tout le monde, les gens qui travaillent au Sac de Chips ont des besoins essentiels (on ne parle pas, ici, d’aller à la toilette, mais bien d’acheter des articles qui nous permettront de mener une vie épanouie.)

Pour éviter de faire plein d’arrêts éparpillés sur une carte géographique, on a décidé de faire toutes nos commissions au même endroit, au centre d’achats récemment inauguré en grande pompe, le Royalmount.



Philippe (le grand moustachu sur les photos) avait besoin de bobettes, de bas, d’un pousse-mine et d’une bouteille de Monsieur Net.

Fredéric (le boutonneux avec une calotte Pirelli) avait besoin d’un pantalon cargo en toile parachute noir, d’un moule à muffins en silicone et d’un double de la clé de sa maison.

Après que Frédéric eut embarqué Philippe à la station de métro Crémazie, nos deux héros (nous) ont tracé une étrange spirale sur Google Maps pour finalement aboutir à l’orée du stationnement du centre commercial coincé à l’angle hyperachalandé de deux des autoroutes les plus congestionnées du Québec.

Devant nous, une barrière.

«Est-ce que c’est un stationnement payant? Combien ça coûte?», a gentiment demandé Frédéric à un employé qui montait la garde.

«Oui. Je le sais pas! Aweille avance!», lui a rétorqué l’homme qui ne tolérait guère l’indécision.

Ça commençait bien.

Premier constat: le sol du stationnement est recouvert de garnotte (et non d’asphalte, comme le veut la tradition dans la plupart des centres d’achats du Québec). C’est dépaysant.

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Deuxième constat: on était là le même jour où Vidéotron venait installer Internet.

On a pris notre courage à deux mains et on est allés affronter la bête.

Mais juste avant, on a été confrontés à un mystère: pourquoi les rampes d’escaliers sont-elles recouvertes de papier d’aluminium?



Frédéric a émis l’hypothèse que c’était pour décourager les adeptes du rouli-roulant, mais dans les faits, on en a aucune idée.

Après être finalement rentrés, on a constaté qu’à 10 heures pile du matin, il n’y avait pas grand monde là, à part des électriciens.

On s’est un peu promenés, pour tâter le pouls et constater que beaucoup de magasins ne sont pas encore ouverts.



Entre deux boutiques de choses trop chères pour nous, on a trouvé des sculptures en poil.

Frédéric est allé se recueillir devant celles-ci comme s’il était au Mur des Lamentations.

Ce qu’il y a de spécial au Royalmount, c’est que ce n’est pas un centre d’achats linéaire, sur un seul étage. Ça demande un peu d’orientation et Philippe était bien mêlé.

Après avoir déambulé devant une autre douzaine de magasins de luxe pas encore ouverts, on a trouvé la passerelle qui enjambe l’autoroute Décarie et mène à la station de métro De La Savane.

Philippe a alors fait l’étrange constat qu’il était la seule personne dans tout le centre commercial à avoir un sac à dos.

C’est là qu’on a réalisé qu’on n’était pas dans une place pour combler des besoins essentiels et qu’on ne trouverait probablement pas les choses qu’on voulait acheter.

Découragés, on est retournés faire un deuxième tour d’horizon.

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Une murale montrant des scènes de nudité et de sexualité bizarre entre personnages imaginaires a bien tenté de scandaliser Philippe, mais sans succès.



Cette photo montre Philippe qui attend pendant que Frédéric est aux toilettes. Cependant, c’est une mise en scène: Phil fait semblant d’attendre pendant que Fred, qui est revenu des toilettes, prend la photo.

Philippe a été très excité de voir un magasin Jimmy Choo, une marque qu'il a connue dans Sex and the City, son émission préférée, mais il a vite déchanté lorsqu’il est arrivé à la conclusion qu’il ne trouverait pas de papeterie pour s’acheter un crayon pousse-mine.


Pendant ce temps-là, Frédéric avait trouvé un plan du centre d’achats qui lui avait fait comprendre, à lui aussi, qu’il ne trouverait pas de Stokes pour acheter un moule à muffins en silicone.

Avant de repartir, on a cependant trouvé un magasin Uniqlo, où on a pu combler nos besoins vestimentaires à prix somme toute raisonnable.



(On a aussi trouvé une paire de pinces dans le stationnement, preuve qu'il y a encore beaucoup de travailleurs de la construction sur place.)

En repensant à notre expérience, Philippe a dit la curieuse phrase suivante: «C’était moins pas normal que je pensais que ce serait.»

Ce qu’il voulait dire, c’est que l’expérience de magasinage n’était pas entièrement différente de celle qu’on vit dans un centre d'achat normal.

Sauf qu’il y a moins de magasins pour acheter des choses essentielles comme des crayons pousse-mine, du Monsieur Net, des moules à muffins en silicone et des doubles de clés.

Il n’y a pas de Dollarama, pas de pharmacie, pas de cordonnerie, pas de kiosques de téléphones cellulaires au milieu de l’allée, pas de kiosque d’impression de t-shirts, pas de tabagie pour acheter un 7 Jours et un Coke Diet, pas de petits manèges à 2$ pour les enfants, pas de Ardene, pas de Winners, pas de Canadian Tire et évidemment pas de Walmart.

***

Philippe a aimé: malgré le fait qu’on était le matin, le A&W proposait un menu complet (il a mangé un burger pour déjeuner). Il a aussi apprécié qu’il y avait des oeuvres d’art (même si elles se perdent un peu parmi les devantures de magasins pas encore ouverts.)



Philippe n’a pas aimé: le fait que c’est un lieu qui existe presque exclusivement pour faire de la ségrégation de classe puisqu’on ne peut pas tellement y acheter d’articles de la vie de tous les jours.


Frédéric a aimé: la ventilation (qui était fort adéquate), l’éclairage impeccable grâce à l’apport du soleil via les verrières, et le fait qu’il n’y retournera probablement plus jamais.

Frédéric n’a aimé pas: l’emplacement géographique et le fait qu’il n’y avait vraiment aucun endroit pour faire des doubles de clés.

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