«Phénomène de société»: les médicaments contre le diabète coûtent de plus en plus cher aux régimes privés

Les médicaments contre le diabète sont désormais ceux qui coûtent le plus cher aux régimes d’assurance privés, notamment en raison de la popularité des traitements comme l’Ozempic pour perdre du poids.

«[L’Ozempic] est devenu autant un médicament qu’un phénomène de société», estime le D^r Rémi Rabasa-Lhoret, chercheur et président du conseil professionnel de Diabète Québec.

Le dernier rapport de TELUS Santé sur les tendances en matière de consommation de médicaments montre que de 2008 à 2023, le nombre de réclamants a presque quadruplé pour le diabète.

L’entreprise comptabilise les réclamations faites dans les régimes privés d’assurance médicaments et non de la Régie d’assurance maladie du Québec (RAMQ), permettant d’avoir un coup d’œil des maux qui touchent une grande partie des travailleurs.

De plus en plus jeune

Comme le rapportait Le Journal samedi, le diabète de type 2 est de plus en plus fréquent chez les enfants. Le D^r Rabasa-Lhoret ajoute que la maladie, auparavant observée chez les aînés, est aussi diagnostiquée chez les jeunes adultes.

Près de 10% de la population canadienne a un diagnostic de diabète de type 2. Et puisqu’environ 20% vivent avec un prédiabète et 40% avec un surpoids, qui est le principal facteur de risque, les diagnostics ne sont pas près de baisser, poursuit le spécialiste.

• Écoutez l'entrevue Rémi Rabasa-Lhoret, président du conseil professionnel de Diabète Québec, via QUB :

Pourtant, le D^r Rabasa-Lhoret fait valoir que les études sont unanimes. La maladie peut être retardée et même évitée avec une meilleure alimentation et plus d’activité physique.

Coûteux

Les réclamations pour des médicaments contre le diabète ont connu de fortes hausses en 2021 (24,9%) et 2022 (28,5%), coïncidant avec l’apparition de l’Ozempic.

Coûteux, le médicament a explosé en popularité parce qu’il coupe la faim et il pouvait être prescrit hors indication pour perdre du poids.

«Le resserrement est déjà fait», remarque la pharmacienne Caroline Le Pottier de TELUS Santé, puisque plusieurs assureurs ont cessé de le rembourser uniquement pour le poids et vont demander que d’autres molécules soient d’abord essayées, notamment.

N’empêche, le D^r Rabasa-Lhoret estime que ces médicaments «chers et puissants» sont aussi de plus en plus prescrits pour les bonnes raisons, vantant leur efficacité.

TDAH aussi en hausse

Le rapport de TELUS Santé met aussi en lumière la hausse des réclamations pour les médicaments contre le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), qui «se poursuit sans relâche».

La catégorie a dépassé les traitements contre l’asthme et la dépression, augmentant de 10% chaque année depuis 16 ans.