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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Pharmacienne accusée au criminel: elle aurait refusé de remettre un EpiPen destiné à un bébé

Elle fait face à un chef d'accusation d'entrave au travail d'un policier

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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2025-05-23T04:00:00Z
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Une pharmacienne de Laval a été accusée au criminel parce qu’elle aurait refusé de remettre un EpiPen à des policiers qui tentaient de sauver un bébé de six mois.

Photo tirée de la page Facebook de Laurence Piché
Photo tirée de la page Facebook de Laurence Piché

Le 18 décembre dernier, les services d’urgence ont été appelés parce qu’un bambin était en train de faire un choc anaphylactique. Il s’agit d’une réaction allergique grave, qui peut entraîner la mort.

Devant l’urgence de la situation, un policier s’était présenté à une pharmacie afin d’obtenir un auto-injecteur qui contient de l’épinéphrine, le médicament nécessaire à réduire une réaction allergique, et peut ainsi sauver une vie.

Or, la pharmacienne sur place, Laurence Piché, aurait refusé de le lui remettre sur le champ. Des raisons administratives auraient été invoquées, selon nos informations.

Il aurait en effet été requis, avant tout, d’ouvrir un dossier et de faire payer pour le médicament immédiatement.

Le policier aurait proposé de revenir plus tard pour régler les comptes, mais la pharmacienne se serait montrée inflexible.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Bébé sain et sauf

La professionnelle de 35 ans a été accusée en février d'entrave au travail d'un agent de la paix pour son refus de collaborer.

On lui reproche d’avoir omis de prêter main-forte au policier, «après un avis raisonnable portant qu’elle est requise de le faire», peut-on lire dans le document de Cour.

Les policiers auraient notamment réussi à mettre la main sur une dose d’EpiPen dans une autre pharmacie, toujours selon nos informations.

On ignore pour l’instant si cette dose a été appliquée, mais le bébé en détresse a finalement pu être pris en charge et est aujourd’hui en santé.

Laurence Piché a comparu par l’entremise de son avocate en mars. Elle doit revenir en Cour la semaine prochaine.

Pharmacie où travaille Laurence Piché, dans le quartier Sainte-Rose, à Laval.
Pharmacie où travaille Laurence Piché, dans le quartier Sainte-Rose, à Laval. Ben Pelosse / JdeM

La pharmacienne pratique le métier depuis 2014. Elle travaille à la pharmacie Jean Perreault et Nicolas Rompré, une bannière de Jean Coutu, dans le quartier Sainte-Rose, à Laval.

Jugement professionnel

Une plainte à l’Ordre des pharmaciens du Québec a été formulée, a-t-on appris.

L’organisme ne peut infirmer ou confirmer si une enquête est en cours.

L’Ordre a refusé de commenter ce cas précis, mais tient à préciser que la réglementation exige qu’un pharmacien fasse la collecte de renseignements et note les informations au dossier avant de remettre un Epipen à son patient.

Or, la porte-parole Julie Villeneuve précise que «tout citoyen – professionnel de la santé ou non – peut administrer un EpiPen en situation d’urgence».

«Dans une situation d’urgence, c’est le jugement professionnel qui s’applique», a-t-elle ajouté.

Deux pharmaciens à qui nous avons parlé assurent qu’eux auraient fourni l’EpiPen, quitte à régler les détails administratifs plus tard.

La pharmacie où l’accusée travaille n'a pas voulu commenter la situation. Au Groupe Jean Coutu, on rappelle que la pharmacienne a plaidé non-coupable mais on préfère aussi ne pas commenter afin de ne pas interférer avec le processus judiciaire en cours.

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