Pfizer prévoit des recettes annuelles de 36 milliards de dollars pour son vaccin anti-Covid

Juliette MICHEL avec Daniel HOFFMAN à Paris | AFP
NEW YORK, États-Unis | Le groupe pharmaceutique américain Pfizer a encore revu à la hausse mardi ses prévisions de ventes annuelles pour son vaccin anti-Covid, dopées par les recommandations d’une troisième dose dans certains pays et les autorisations attendues pour les enfants.
• À lire aussi: Vaccinez vos enfants sans hésitation, plaide un pédiatre
Le laboratoire prévoit désormais découler pour 36 milliards de dollars, ou 2,3 milliards de doses, du produit qu’elle a développé en partenariat avec la biotech allemande BioNTech et écoule sous le nom de Comirnaty. Pfizer anticipait auparavant d’en vendre pour 33,5 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année.
Les deux entreprises ont produit jusqu’à présent 2,6 milliards de doses, dont 2 milliards ont été distribuées dans 152 pays, a indiqué Albert Bourla, le PDG de Pfizer, dans des remarques préparées à l’occasion de la diffusion des résultats trimestriels.
Plus de 75 % du chiffre d’affaires généré par le vaccin l’a été en dehors des États unis « et nous continuons de signer des accords avec des gouvernements à travers le monde entier », a-t-il ajouté.
Pfizer et BioNtech prévoient de produire au total 3 milliards de doses cette année, dont « au moins un milliard sont destinés aux pays à faibles et moyens revenus », a aussi indiqué M. Bourla.
Le groupe continue de creuser son avantage face à ses concurrents: en moyenne sur quatre semaines, son vaccin est passé aux États-Unis de 56 % de parts de marché en avril à 74 % fin octobre, et dans l’Union européenne de 70 % à 80 %.
Cette progression est principalement liée au fait que le Comirnaty est le premier vaccin anti-Covid à avoir reçu une autorisation en urgence pour une troisième dose et « que certains pays préfèrent pour les plus jeunes notre vaccin à deux doses », a avancé M. Bourla.
115 millions de doses pour les enfants
Les États-Unis ont ainsi autorisé vendredi le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech pour les 5 à 11 ans, ouvrant la voie au lancement imminent d’une nouvelle grande étape de la campagne d’immunisation.
Avant que les injections ne commencent, un comité d’experts des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) doit se réunir mardi pour rendre son avis. Cette agence de santé publique fédérale publiera ensuite ses recommandations, ultime étape du processus.
Le gouvernement américain a déjà commandé 115 millions de doses du vaccin pour les enfants, « ce qui est suffisant pour vacciner tous les enfants aux États-Unis », a souligné le PDG.
Moderna doit publier ses résultats jeudi tandis que Johnson & Johnson, qui a choisi de vendre pour l’instant son vaccin à dose unique à prix coûtant, prévoit d’en vendre pour 2,5 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année.
D’autres produits pharmaceutiques liés à la COVID-19 génèrent de généreuses recettes, à l’instar de la biotech américaine Gilead Science qui a vendu au troisième trimestre pour 1,9 milliard de dollars de son médicament antiviral remdesivir, administré en intraveineuse chez les patients hospitalisés.
Le laboratoire américain Merck prévoit de son côté de vendre d’ici fin 2022 jusqu’à 7 milliards de dollars de sa pilule antivirale destinée aux personnes contaminées par le Covid-19, le molnupiravir, sous réserve de l’approbation des autorités réglementaires.
Avec près de 13 milliards de dollars de ventes du vaccin anti-Covid, Pfizer a plus que doublé son chiffre d’affaires total au troisième trimestre, à 24,1 milliards de dollars. Les ventes de ses autres produits ont progressé beaucoup plus modestement, de 7 %.
Le bénéfice net du groupe sur cette période a été multiplié par plus de cinq, à 8,15 milliards de dollars. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, la référence à Wall Street, le bénéfice est de 1,34 dollar, mieux que les 1,06 dollar anticipés par le marché.
L’action Pfizer grimpait de plus de 3 % dans les transactions précédant l’ouverture de Wall Street.