Peut-on fêter Noël avec nos proches si on se remet d'un gros virus comme la COVID-19? Les experts prônent le gros bon sens
Ils suggèrent de faire un dépistage de COVID-19 à titre préventif


Héloïse Archambault
Les dizaines de milliers de Québécois qui ont été infectés par la COVID-19 ou un autre virus respiratoire dans les derniers jours ne doivent pas tous annuler leurs soupers de Noël, estiment plusieurs experts qui prônent le «gros bon sens» et une prudence raisonnable pendant les Fêtes.
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La saison des virus respiratoires bat son plein au Québec depuis quelques semaines. En cette veille de Noël, plusieurs se posent la question: dois-je annuler mon souper de famille si j’ai eu la COVID-19 récemment?
Réponse des experts: non. Mais la prudence est de mise.
Cinq à sept jours de contagion
En fait, la plupart des malades ne sont plus contagieux après cinq à sept jours de symptômes et peuvent donc fêter Noël en toute sérénité. Cela peut aller jusqu’à 10 jours dans certains cas.
«C’est le gros bon sens, prône le Dr Karl Weiss, microbiologiste-infectiologue à l’Hôpital général juif de Montréal. Est-ce que le risque est de zéro? Non. Est-ce un risque élevé de transmission? Non, surtout si vous êtes en santé et que vous avez déjà fait la COVID-19.»
«On a vécu un grand traumatisme collectif avec la COVID-19. Mais maintenant, il y a une forte couverture vaccinale. [...] Il ne faut pas partir en fou et tout annuler. Je ne pense pas que c’est la solution. Dans le doute, il faut juste être responsable», croit aussi Kevin L’Espérance, épidémiologiste et candidat au doctorat en santé publique à l’Université de Montréal.

En plus de la COVID-19, dont le dernier variant est très contagieux, plusieurs virus respiratoires circulent abondamment (influenza, virus respiratoire syncytial). Tous s’entendent sur un point: si vous êtes très malades et avez de la fièvre, vaut mieux rester à la maison.
«Avec de la fièvre, ça n’a jamais été une bonne idée d’aller à une fête de famille, rappelle Benoit Barbeau, virologue à l’Université du Québec à Montréal. Il faut être conscient et responsable.»
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- Éviter la bise et les accolades (ça vaut aussi pour les enfants, surtout les bébés)
- Aérer les pièces en ouvrant une fenêtre ou deux
- Lavez vos mains
- Restez à la maison en cas de fièvre
- Toussez dans votre coude
Évidemment, certains autres facteurs sont à considérer: les personnes vulnérables (bébés, aînés, malades chroniques) doivent être mieux protégées. Or, pour le Dr Weiss, les bienfaits d’un rassemblement familial comptent aussi dans la balance.
«La COVID est là pour rester, tout le monde va la ravoir, c’est certain, admet-il. Mais l’impact global est quand même minimum sur le réseau de la santé.»

Se dépister en prévention?
Selon les spécialistes, les Québécois devraient penser à faire un test de dépistage pour la COVID-19 avant de se rendre à leur souper de Noël.
«Maintenant qu’on a cet outil, il faut que les gens l’utilisent, croit Nimâ Machouf, épidémiologiste. Si ça peut faire en sorte d’éviter des problèmes pour les gens qu’on aime, ça vaut la peine.»
«Si le test est positif, vous êtes probablement encore contagieux. Mais c’est possible d’être contagieux sans avoir des symptômes», souligne M. L’Espérance.
Par ailleurs, Mme Machouf souligne que les cas de COVID longue sont encore nombreux, surtout chez ceux qui n’ont pas été vaccinés (jusqu’à 15% à 20% des gens).
«C’est comme jouer à la roulette russe, prévient-elle. Après trois infections, le risque de COVID longue augmente. [...] C’est pour ça qu’il faut l’éviter.»
