Perte d’emplois forestiers: un jeune lance un cri du cœur au gouvernement
David-Alexandre Vincent
Un jeune homme de 20 ans, qui œuvre dans le secteur forestier, lance un cri du cœur au gouvernement devant les pertes d’emplois engendrées par la fermeture des scieries Arbec un peu partout au Québec.
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Le Groupe Rémabec, propriétaire des installations, devra mettre au chômage 1 000 travailleurs dès vendredi pour une période indéterminée. L’entreprise ajoute par voie de communiqué que cette décision difficile « vise à préserver la viabilité de ses activités à long terme et à préparer une relance dès que les conditions redeviendront plus favorables ».
Émile Labbé est technicien comptable pour Rémabec, il a aussi œuvré sur le terrain en forêt depuis l'âge de ses 15 ans.
«Je vise mon futur dans l'industrie forestière. J'ai peur de ne pas continuer dans 10 ans et 20 ans. En 2025, c'est ça. Mais en 2030, 2035, ça va être quoi? J'ai l'impression que les jeunes on n’est soit pas écouté, ou on se fait mettre de côté parce qu'on a un manque d'expérience», a-t-il dénoncé.
Il craint les effets des fermetures de scieries pour une période indéterminée. «Avec des fermetures comme ça, ce qui me fait peur, c'est de perdre des personnes qui ont de l'expérience et qui peuvent m'apprendre ce que je n’apprends pas à l'école», a dit le jeune passionné.
Il interpelle le gouvernement pour que l'industrie forestière soit entendue très rapidement. Québec est en pleine étude de son projet de loi 97, qui vise à moderniser le régime forestier. «Le problème doit être résolu à la source et il faut parler aux gens à la source pour comprendre le problème. Ce n’est pas quelqu'un qui est dans un bureau 24 heures sur 24 qui va être capable de régler le problème.»
Le Groupe Rémabec précise que le nombre d'ouvriers en arrêt de travail forcé pourrait passer de 1 000 à 1 400, à mesure que les effets de la réorganisation se répercuteront sur la chaine de production.