«Personne ne devrait croire un mot de ce qu'il dit»: Michael Cohen en quête de «vengeance» aux yeux des alliés de Trump
AFP
Jugé à New York, Donald Trump, qui ambitionne de faire son retour à la Maison-Blanche, n'a pas le droit de faire de commentaires sur les témoins. Ce sont donc ses alliés républicains qui ont pris le relais, affichant très publiquement depuis le tribunal leur soutien à l'ex-président.
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Élus et personnalités de droite se sont succédées à Manhattan pour reprendre la terminologie du magnat de l'immobilier et dénoncer un procès selon eux politique.
Mardi, c'est le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, qui est venu fustiger une justice d'après lui «instrumentalisée» par le camp adverse.

Cette intervention dans une procédure légale en cours a surpris, M. Johnson étant l'un des responsables les plus importants de l'État américain.
«Le système judiciaire utilise tous les outils à sa disposition en ce moment pour punir un président et en protéger un autre», a assuré le numéro deux dans l'ordre de succession à la présidence, en allusion au rival démocrate de M. Trump, Joe Biden.
Quant au témoin entendu en ce moment par la justice, l'ancien avocat de M. Trump, Michael Cohen, c'est «clairement quelqu'un qui n'a que la vengeance personnelle en tête», a lancé M. Johnson devant la presse.

«Personne ne devrait croire un mot de ce qu'il dit», a-t-il insisté.
Mardi, en plus de M. Johnson, l'ex-candidat à la présidentielle Vivek Ramaswamy et le gouverneur du Dakota du Nord Doug Burgum (pressenti pour être colistier de M. Trump) ont fait le déplacement à New York.

«J'ai beaucoup de lieutenants et ils s'expriment très bien», a dit l'ancien président à la presse qui lui demandait s'il pilotait les attaques.
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«Ils viennent de tout Washington, ils sont très respectés et ils pensent que c'est la plus grande escroquerie qu'ils aient jamais vue», a-t-il ajouté.
Restrictions
Les comparutions de Donald Trump, 77 ans, au tribunal ont été l'occasion pour plusieurs de ses fidèles - aspirant peut-être à un poste dans un futur gouvernement, voire à celui de vice-président - de montrer leur loyauté: eux peuvent dire ce que lui ne peut pas, en raison d'un ordre du juge.

M. Trump est interdit de tout commentaire public sur les potentiels témoins, sur les jurés ou sur le personnel du tribunal. Les familles du juge et des procureures sont aussi censées être hors d'atteinte.
Des restrictions qui ne s'appliquent pas à ses proches.
Le sénateur de l'Ohio J.D. Vance - lui aussi pressenti comme colistier - s'en est ainsi pris lundi à l'orientation politique de la fille du juge, en plus de qualifier Michael Cohen de «criminel».
Quant au sénateur Tommy Tuberville, qui s'est aussi rendu à Manhattan, il a mis en doute, sans plus de détails, la nationalité des personnes présentes dans la salle d'audience, ce qui a été interprété par l'équipe de campagne de Joe Biden comme une attaque contre le jury.
M. Tuberville a affirmé à Fox Business qu'il n'avait pas été invité au tribunal par l'équipe Trump, et qu'il était «juste venu» avec M. Vance.
Voix dissonante, Liz Cheney, qui fit partie des chefs républicains au Congrès avant de devenir l'une des principales détractrices de Donald Trump, a dit sur X s'étonner que le très conservateur Mike Johnson apporte un soutien aussi visible à l'ex-président.
«Je dois avouer que je suis surprise que (M. Johnson) veuille faire partie du club des "j'ai trompé ma femme avec une star du porno"», a-t-elle écrit.
«J'imagine qu'il ne se préoccupe pas tant que ça d'inculquer les valeurs morales à nos jeunes, après tout», a-t-elle grincé.