«Personne ne connaît la vérité présentement»: le dossier d’un espoir du CH confirme le flou qui existe toujours dans les nouvelles règles de la NCAA
Kevin Dubé
L’espoir du Canadien de Montréal Quentin Miller poursuivra son développement au sein du prestigieux programme de l’Université de Denver, à partir de la saison prochaine. Si cette décision se veut une excellente nouvelle pour le jeune gardien, elle confirme toutefois le flou dans lequel le monde du hockey doit naviguer à la suite du changement de réglementation dans la NCAA.
Dans un entretien avec le site de la LNH, mercredi dernier, l’ancien des Remparts de Québec et de l’Océanic de Rimouski se réjouissait du fait qu’en se dirigeant dans la NCAA, il se donnait maintenant quatre ans de plus avant d’avoir à s’entendre avec le Canadien, comme c’est le cas pour la majorité des joueurs évoluant dans la NCAA. S’il était demeuré dans la LCH, il aurait eu jusqu’au 1er juin prochain pour parapher une entente, sans quoi il aurait été de nouveau admissible au repêchage.
Mais, Miller aura-t-il vraiment quatre ans de plus? La réponse rapide: personne ne le sait vraiment.
La convention collective de la LNH, signée en 2012, ne détaille pas les règles qui régissent les joueurs qui quittent la Ligue canadienne de hockey pour rejoindre la NCAA et la raison est fort simple: c’était interdit avant il y a quelques mois.
Ce qui s’en rapproche le plus, c’est la règle 8,6b, au sujet des joueurs repêchés par une équipe de la LNH alors qu’ils évoluaient au niveau «junior majeur» et qui quittent ensuite leur circuit.
Dans le cas de Miller, la clause qui se rattache le plus se lit comme suit: «Si un joueur qui est repêché à 18 ans cesse de jouer au niveau junior lors de la deuxième année suivant son repêchage [...] le Club qui l’a repêché devrait avoir les droits exclusifs de négociation pour ses services jusqu’au quatrième 1er juin suivant sa sélection initiale au repêchage d’entrée de la LNH.»
En suivant cette logique, le CH aurait encore deux autres années de droits exclusifs sur Miller, et non quatre.
Personne ne sait vraiment
Mais ce n’est pas si simple, et c’est dans ce contexte d’ambiguïté que doivent naviguer les agents de joueurs présentement.
«Même si on se fie à ce qui est dit dans la convention collective, présentement, il n’y a rien de clair. De notre côté, la façon dont on l’interprète dans le dossier de Quentin, c’est qu’il demeure un espoir du CH pour quatre autres années. Par contre, il n’y a rien d’écrit noir sur blanc qui confirme que c’est ça», mentionne avec honnêteté l’agent de Miller, Jessy Morin, de la firme Quartexx.
Morin donne l’exemple de l’ancien attaquant des Islanders de Charlottetown Ben Boyd qui, repêché à 17 ans par les Blue Jackets de Columbus, avait quitté la LHJMQ après son année de 18 ans pour rejoindre les Huskies de l’Université Saint Mary’s au niveau universitaire canadien, prolongeant son admissibilité à signer un contrat avec les Jackets de quatre ans.
«La vérité, c’est que personne ne connaît la vérité présentement. On ne veut pas jouer au plus intelligent. Même la LNH et l’Association des joueurs de la LNH n’ont pas la réponse. On essaie de conseiller nos joueurs du mieux qu’on peut avec ce qui est noir sur blanc, mais il reste beaucoup de zones grises. Ça pourrait devenir du cas par cas, tant qu’il n’y aura pas un ajout à la convention actuelle ou que la prochaine ne sera pas signée», ajoute Morin.
La convention collective actuelle viendra à échéance au terme de la saison 2025-2026.
Le Canadien «super bon» avec lui
Par ailleurs, Morin assure que le Canadien soutient Miller dans sa décision de poursuivre son développement au sud de la frontière.
«La décision a tout d’abord été prise par Quentin qui jugeait que c’était le mieux pour son développement. Par la suite, on a tenu le CH au courant. Ils considèrent encore Quentin en haute estime et sont contents pour lui. Ils savent que ce sera bon pour son développement et qu’il s’en va dans un super programme.»
Rappelons qu’après avoir subi une blessure à l’épaule nécessitant une opération, en début de saison, Miller s’est retrouvé sans équipe dans la LHJMQ récemment en raison de l’incertitude sur son état de santé. Il a donc décidé de se joindre aux Bruins de Chilliwack dans la BCHL, avec qui il a remporté quatre de ses cinq départs jusqu’ici, présentant une moyenne de buts accordés de 2,41 et un pourcentage d’arrêts de 0,919.