Perquisition du FBI: un coup de pouce pour la candidature de Trump en 2024?
Audrey Sanikopoulos
La perquisition menée par le FBI à la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago a redynamisé sa base électorale, une situation idéale pour l’ex-président qui ne cache pas son ambition de revenir au pouvoir en 2024.
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Comme plusieurs spécialistes de la politique américaine, le professeur Pierre Martin estime que l’opération policière sans précédent de lundi a eu comme effet de galvaniser les partisans inconditionnels de Donald Trump.
«Il les a appelés dans les derniers jours à redoubler leurs contributions financières et il a profité de cet événement pour fouetter un peu l’ardeur de ses troupes», a expliqué le professeur à l’Université de Montréal.
Les détails du mandat de perquisition du FBI de lundi, la première visant un ex-président, ne sont pas encore connus.
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Est-ce qu’il s’agit d’une enquête sur les documents de travail emportés par Donald Trump à la fin de son mandat, ce qui est interdit en vertu de la Loi sur les archives nationales? Est-elle liée à l’enquête sur l’assaut du Capitole ou celles à New York pour fraudes financières et fiscales le visant ainsi que ses enfants Ivanka et Donald Jr et son empire ?
La justice américaine devrait bientôt lever le voile sur le controversé mandat. Selon le «Washington Post», certains documents recherchés pourraient concerner l’arsenal nucléaire américain, mais Trump a parlé «d’intox».
Dans la foulée de l’opération de lundi, plusieurs manifestants se sont rassemblés devant sa propriété floridienne pour lui réaffirmer leur soutien dans cette nouvelle affaire comme dans les autres. Les ténors républicains ont aussi fait bloc avec leur ancien président.
«Dans la loi qui s’impose aux politiciens normaux, ce genre d’imbroglio judiciaire est suffisant pour que des gens se disent “on va se prendre un autre candidat”. Mais dans le monde de Trump, il semble que ça a peu de prise sur son électorat», estime Guillaume Lavoie, membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand.
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Armés de drapeaux de Trump aux couleurs du pays, ses sympathisants vont plus loin en organisant des manifestations anti-FBI, avec leur nouveau slogan «Defund the FBI» (Définancer le FBI).
«Sa base partisane solide ne va jamais l’abandonner pour ce qui est des allégations et n’abandonnerait même pas pour ce qui pourrait devenir des accusations», a poursuivi Pierre Martin.
Chercheur à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand, Victor Bardou-Bourgeois partage cet avis. Il croit que «cet événement-là a un effet fédérateur [et] met le principal protagoniste sous le feu des projecteurs et ça lui donne beaucoup de temps dans les médias américains».
Aucune conséquence
Les trois experts s’entendent pour dire que cette affaire ne devrait avoir aucun effet sur une possible candidature du républicain aux élections présidentielles de 2024.
La Loi sur les archives nationales prévoit une inéligibilité à un poste du gouvernement fédéral américain si quelqu’un est reconnu coupable. Mais cette loi fédérale est supplantée par la Constitution qui définit les critères d’éligibilité à la présidence: il suffit ainsi d’être né Américain et d’avoir 35 ans.
L’impact devrait aussi être minime pour le Parti républicain lors des élections de mi-mandat prévues en novembre prochain, où la Chambre des représentants est renouvelée ainsi qu’un tiers du Sénat américain, selon les experts.
Avoir apporté des morceaux d’archives serait aussi «moins grave que d’avoir encouragé l’insurrection [du Capitole] ou d’avoir volontairement triché sur ses impôts», a rappelé M. Lavoie.
– Avec l'AFP
D’autres menaces qui planent sur Trump
L’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole
La commission d’enquête parlementaire a démontré que Trump aurait exercé des pressions sur des responsables électoraux après l’élection de Joe Biden, menant à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Ces travaux ne mèneront toutefois pas à des poursuites judiciaires.
L’enquête pénale sur l’assaut du Capitole
Une enquête est aussi menée par des procureurs fédéraux. Trump n’y est pas directement visé, mais pourrait être poursuivi au pénal pour «entrave à une procédure officielle» ou «fraude au gouvernement».
L’élection de 2020 en Géorgie
Une enquête a été ouverte en février 2021 par une procureure de l’État pour en savoir plus sur les «tentatives d’influencer les opérations électorales». Trump avait demandé à un haut responsable de la Géorgie de lui «trouver» près de 12 000 bulletins de vote en sa faveur.
Les affaires financières à New York
Le procureur de Manhattan a lancé une enquête pénale sur des soupçons d’évaluation frauduleuse d’actifs de la compagnie de l’ancien président, la Trump Organization. La procureure générale de l’État de New York enquête sur la même raison dans un dossier en civil.
– Avec l’AFP