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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Pérou: Lima paralysée par une grève contre les assassinats de chauffeurs de bus

AFP
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2025-10-07T06:13:40Z
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La capitale du Pérou a été paralysée lundi par une grève de centaines de chauffeurs de bus mobilisés pour dénoncer la mort de 47 de leurs collègues depuis janvier, victimes du racket organisé par des bandes criminelles. 

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Le transport public à Lima repose presque exclusivement sur les bus, la ville ne disposant que d’une seule ligne de métro.

À l'issue de cette journée de protestation marquée par l'interruption des cours en présentiels dans de nombreux établissements scolaires et des fermetures de commerces, le premier ministre Eduardo Arana s'est engagé à agir.

«L'exécutif s'est engagé à lutter contre ce fléau social», a-t-il déclaré aux journalistes, après une rencontre avec les dirigeants du secteur du transport, qui ont accepté de lever la grève avant une table ronde mardi avec le gouvernement.

Les routes de Lima ont été dégagées en fin d'après-midi et aucun incident signalé.

Les bandes criminelles peuvent exiger jusqu'à 14 000 dollars par mois aux entreprises de transport, selon la profession. En cas de refus, les chauffeurs sont pris pour cible, qu'ils transportent ou non des passagers.

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Depuis le début de l'année, 47 d'entre eux ont ainsi été assassinés, selon Anitra, le principal syndicat du secteur, qui regroupe 460 entreprises à Lima et dans le port voisin de Callao.

En début de journée, les manifestants ont bloqué plusieurs axes de la capitale qui compte dix millions d'habitants, en brûlant des pneus, tandis que la circulation des bus était quasiment à l'arrêt.

«Revenir vivant ou tué»

Les chauffeurs ont collé des messages sur leurs véhicules pour dénoncer la situation, principal défi du gouvernement impopulaire de la présidente Dina Boluarte.

«Nous voulons vivre, pas un mort de plus», pouvait-on lire sur certains pare-brise décorés de rubans noirs ou de photos de chauffeurs assassinés.

«Nous ne nous sentons pas protégés», a expliqué à l'AFP Juan Carlos Pineda, un chauffeur de bus de 42 ans, dont le véhicule bloquait une artère centrale. «Je pars travailler en ne sachant pas si je vais rentrer vivant ou si on va me tuer», a-t-il ajouté.

«Nous devons descendre dans la rue pour défendre la vie face à un gouvernement indolent qui, jusqu'à présent, n'a pas apporté de solution au problème», a déclaré à l'AFP Martin Valeriano, président du syndicat Anitra.

Depuis février, c'est la cinquième fois que les chauffeurs de bus se mobilisent pour dénoncer le racket et la mobilisation de lundi a été la plus suivie.

Le mouvement a été lancé après un nouvel assassinat d'un chauffeur vénézuélien et la tentative de meurtre d'un autre, grièvement blessé, ce week-end à Lima.

L'armée a été déployée dans les rues de la capitale dès le mois de mars, mais les entreprises de transport exigent des mesures plus fermes.

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