Permettre d'acheter des véhicules électriques chinois est «à évaluer», car la «planète brûle», soutient Québec solidaire

Nicolas Lachance
Afin d’assurer l’interdiction de la vente de véhicule à essence d’ici 2035 et agir contre les changements climatiques, le Canada et le Québec devraient évaluer l’option de se tourner vers le marché chinois. La planète brûle, plaide le député Etienne Grandmont.
«C'est une option à explorer, évidemment. Je veux dire, si on perd le marché américain parce qu'il y a des tarifs qui sont importants», a mentionné le porte-parole solidaire en matière de Transports, Etienne Grandmont.
«Il y a différentes stratégies qui pourraient se mettre en œuvre, évidemment il faut regarder l'ensemble des options qui s'offre au Québec et au Canada. Donc, c'est une option qu'on devrait évaluer».
Depuis plusieurs semaines, le ministre de l’Environnement, Benoît Charette, signale que le gouvernement réévaluera dès 2026 si son objectif d’atteindre deux millions de véhicules électriques sur les routes d’ici 2030 est réalisable. Il s’agit d’un indicateur important afin d’assurer l’interdiction de vendre des véhicules neufs à essence en 2035 sur le territoire.
«On est en avance largement et ce qu'on a dit aussi depuis le début c’est: si on voyait que la transition se compliquait au cours de la prochaine année ou des prochains mois, il y a une période de révision qui est prévue en 2026 sur les cibles à atteindre», avait précisé le ministre à notre Bureau parlementaire il y a deux semaines.

En plus de la fin de subvention à l’achat des véhicules électriques, l’arrivée du président Donald Trump à la tête des États-Unis ajoute à l’instabilité. En entrevue à Radio-Canada, le ministre a dit qu’il était prêt à «adapter» la réglementation québécoise, devant l'incertitude provoquée par Donald Trump.
La «Planète brûle»
Le président américain veut accélérer le développement des infrastructures énergétiques fossiles au sud de la frontière. Il a signé un décret pour retirer les États-Unis de l'Accord de Paris sur le climat, en plus d’exprimer son intention de réviser les normes d'émissions des véhicules, ce qui pourrait favoriserait la production de véhicules à essence.
Etienne Grandmont estime qu’il faut évaluer l'option de mettre un terme à la surtaxe de 100 % sur importation des véhicules électriques chinois.
«Je ne dis pas que je suis prêt à laisser entrer la Chine sur le marché», a-t-il nuancé. «Mais, c’est une option qu'il faut absolument explorer.»
Selon lui, les menaces et les décisions de Donald Trump ne doivent pas influencer nos choix, surtout que la «Planète brûle», dit-il. L’objectif de 2035 est non négociable, plaide-t-il,
«C’est le gros minimum. On doit respecter l'échéancier de 2035. On ne va pas commencer à baisser nos objectifs à nous autres en environnement parce que Donald Trump a décidé de faire bande à part puis de lâcher les objectifs, puis de sortir de l'Accord de Paris. Évidemment qu'on doit continuer. 43 % de nos émissions de gaz à effet de serre au Québec viennent des transports. La planète brûle, là», a-t-il déclaré.
Trop tôt
De son côté, le Parti Québécois estime qu’il est trop encore tôt pour réévaluer l’objectif de 2035. Idem pour ouvrir le marché à la Chine.
«Je pense qu'il est prématuré aujourd'hui de dire on va se tourner vers la Chine pour atteindre nos objectifs en matière d'électrification des transports. C'est, je pense, une... d'abord une question de maintenir les objectifs pour le gouvernement en favorisant l'achat des véhicules qui sont disponibles sur le marché ici, au Québec», a signalé le péquiste Joël Arseneau.

Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec a quant à lui signalé que le Québec devait avoir sa propre vision économique, tout en se coordonnant avec le reste du pays pour faire face à Trump.
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