Période des transactions dans la LNH: ces équipes ont vraiment réussi leur coup

Étienne Bouchard
La fenêtre précédant la date limite des échanges dans la Ligue nationale de hockey (LNH) est loin de garantir le succès instantané aux équipes aspirantes à l’obtention du saladier d’argent, mais certaines d’entre elles ont empoché en quelque sorte le gros lot à l’aide de décisions judicieuses.
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Cette année, les 32 clubs du circuit Bettman ont jusqu’au 7 mars pour transformer leur effectif 2024-2025 ou lui apporter des retouches. Quelques-uns tenteront peut-être de mettre la main sur les éléments manquants à leur recette. Ils auraient sûrement avantage à s’inspirer des formations suivantes, qui ont remporté la coupe Stanley après avoir bougé de manière assez significative durant la période des transactions.
Les Penguins de Pittsburgh de 1990-1991
Afin d’aider Mario Lemieux à soulever le plus important trophée une première fois en carrière, l’état-major – avec le directeur général Craig Patrick en tête – a conclu un pacte déterminant. Le 4 mars 1991, soit la veille de l’échéance en vigueur, les Penguins ont acquis des Whalers de Hartford l’attaquant Ron Francis ainsi que les défenseurs Ulf Samuelsson et Grant Jennings, cédant en retour John Cullen, Zarley Zalapski et Jeff Parker.

Le mégaéchange impliquant six hockeyeurs a constitué un moment marquant pour les «Pens», qui ont dès lors amorcé leur domination sur la LNH. Ils ont gagné deux coupes consécutives et ont terminé en tête du classement général en 1992-1993. Francis est demeuré dans leurs rangs jusqu’en 1998, le temps d’offrir deux années de 100 points ou plus à ses employeurs. De son côté, Samuelsson a constitué un rouage important de la brigade défensive du club, accumulant 804 minutes de punition en cinq ans à Pittsburgh.
Victime d’un coup de genou de sa part, Cam Neely est bien placé pour témoigner de la nuisance que représentait le Suédois sur la glace.
Les Rangers de New York de 1993-1994
L’année fut couronnée de succès à New York, où les attentes étaient très élevées. La concession n’avait pas gagné la coupe depuis 1940 et la pression augmentait sur les épaules du capitaine Mark Messier. Cependant, le DG Neil Smith a sorti les bonnes cartes quand il le fallait, ce qui a mené les Rangers vers le sommet du classement général et, bien entendu, le titre tant voulu. Le 21 mars 1994, il a ajouté deux visages connus aux yeux de Messier, soit Glenn Anderson et Craig MacTavish, qui avaient vécu les heures glorieuses de la dynastie des Oilers d’Edmonton de la décennie 1980 et de l’année 1990.

De plus, les «Blueshirts» sont allés chercher des joueurs de soutien comme Brian Noonan et Stéphane Matteau. Le Québécois a joué un rôle prépondérant dans le parcours éliminatoire des siens, particulièrement lorsqu’il a marqué le but vainqueur en deuxième prolongation du septième match de la finale de l’Association de l’Est face aux Devils du New Jersey.
Les Kings de Los Angeles de 2011-2012 et de 2013-2014
Si les Kings ont mis la main sur deux coupes en trois ans en 2012 et en 2014, ce n’est pas uniquement grâce au noyau constitué, entre autres, de Jonathan Quick, d’Anze Kopitar et de Drew Doughty. Le travail du DG Dean Lombardi n’est pas à dédaigner. Celui qui fut en poste de 2006 à 2017 a réalisé deux échanges cruciaux près de la limite et personne à Los Angeles ne les regrette.
Le 23 février 2012, il a obtenu Jeff Carter des Blue Jackets de Columbus, en retour de Jack Johnson et d’un choix de premier tour devenu Marko Dano. La décision a rapporté des dividendes, puisque Carter a récolté 13 points en 20 matchs des séries pour contribuer au sacre des Kings. Et il est resté dans la ville des Anges jusqu’en 2021, amassant 194 buts et 383 points à L.A. en saison régulière.

Et le 5 mars 2014, Lombardi a encore misé sur Columbus pour chercher la pièce manquante du casse-tête: Marian Gaborik. Il a donné Matt Frattin et deux sélections, et il a été récompensé illico. Le Slovaque a récolté 14 buts et 22 points en séries, faisant passer son DG pour un génie.

Les Blackhawks de Chicago de 2014-2015
Lorsqu’une formation compte sur des Patrick Kane, Jonathan Toews et Duncan Keith au zénith de leur carrière, cela peut paraître futile de conclure des échanges pour améliorer l’effectif. Mais, en 2015, Stan Bowman a jugé bon d’acquérir trois joueurs de soutien pour épauler son groupe et ses trois transactions n’ont pas nui du tout, d’autant moins que le prix payé fut dérisoire ou presque.
Five years ago today...
— Chicago Blackhawks (@NHLBlackhawks) May 23, 2020
More on the double-overtime hero, Antoine Vermette: https://t.co/qXo7MmoQgb pic.twitter.com/ts1pSPwfho
Les Blackhawks de Chicago ont obtenu des Coyotes Antoine Vermette, qui a coûté Klas Dahlbeck et un choix devenu Nick Merkley. Le Québécois a disputé 20 matchs des séries pour aider sa nouvelle équipe à gagner la coupe... avant de retourner en Arizona l’été suivant. Bowman a également ajouté le défenseur Kimmo Timonen et le pivot Andrew Desjardins. Les deux hommes ont joué régulièrement en éliminatoires.
L’Avalanche du Colorado de 2021-2022
Joe Sakic a eu sa part de succès comme joueur, mais aussi comme DG. En 2022, il a contribué à sa façon à la conquête de l’Avalanche en attirant des morceaux importants avant la date limite. Le plus connu est Artturi Lehkonen, qu’il a reçu du Canadien de Montréal moyennant Justin Barron et un choix de deuxième ronde; le Finlandais continue d’exceller au Colorado, tandis que Barron évolue désormais avec les Predators de Nashville.

Sakic a de plus acquis le vétéran Andrew Cogliano des Sharks de San Jose, contre une sélection de cinquième tour. Après avoir remporté le trophée tant convoité, l’attaquant a pris sa retraite à Denver. Enfin, l’arrivée de Josh Manson – toujours avec les «Avs» – et de Nico Sturm a consolidé l’équipe sur sa route fructueuse. Manson a coûté Drew Helleson et un choix de deuxième tour, cédés aux Ducks d’Anaheim, tandis que Tyson Jost fut la monnaie d’échange offerte au Wild du Minnesota pour Sturm.
