À VOIR | Ruba Ghazal qualifie la ministre France-Hélène Duranceau de «Marie-Antoinette des pauvres»

Nicolas Lachance
Ç’a brassé à l'Assemblée nationale jeudi. Au cœur d’un débat sur la crise du logement et la hausse des loyers, la cheffe parlementaire de Québec solidaire a traité la ministre de l’Habitation, France-Hélène Duranceau, de «Marie-Antoinette des pauvres». Les réactions ont mené à une rare suspension des travaux parlementaires.
«Madame la Présidente, je veux être honnête avec vous, je n'ai pas beaucoup d'attentes envers la ministre de l'Habitation, la Marie-Antoinette des pauvres», a déclaré Ruba Ghazal.
La déclaration a fait bondir les parlementaires caquistes qui ont crié leur frustration.
La cheffe solidaire a dû retirer ses propos.
«Madame la cheffe du deuxième groupe d'opposition, nous nous appelons, ici, par notre titre. Vous le savez, ce que vous venez de dire est irrespectueux, blessant, il s'agit de propos non parlementaires», a répliqué la présidente, Nathalie Roy.
La solidaire a néanmoins pu compléter sa question.
«Les locataires, c'est un tiers, un tiers de la population, c'est 3 millions de Québécois et Québécoises. Est-ce que la CAQ va enfin arrêter de les appauvrir?», a-t-elle lancé.
Visiblement ébranlée, la ministre Duranceau s’est dite déçue des attaques personnelles de son adversaire politique.
«Je ne sais pas comment qualifier ce débat, là, désolant. Je ne sais pas comment on élève le débat en insultant les gens, en s'abaissant à des propos qui finalement n'améliorent pas la situation. D'attaquer les gens, je pense que c'est complètement inutile, a-t-elle signalé, plaidant qu’elle a «démontré à plusieurs reprises» son écoute pour les locataires.
Cette réponse a soulevé les applaudissements de ses collègues caquistes. Le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, s’est même levé pour l’acclamer. Un geste interdit durant la période de questions.
Réaction de la présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy: elle a crié que les travaux étaient «suspendus».
«Je considère que la scène qui a précédé la suspension méritait une pause pour que je puisse rencontrer les leaders, les leaders parlementaires, afin de faire le point sur le décorum et sur ce qui est attendu de tout le monde ici», a signalé Mme Roy.
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