Père Noël, cette année je veux un Martin St-Louis


Jean-Nicolas Blanchet
J’ai bien beau revirer ça de tous les côtés, ça n’existe pas une bonne équipe dans la LNH qui n’a pas au moins une superstar.
On voit bien que le Canadien progresse. Mais je ne vois pas qui sera ce fameux stud à moyen terme. Celui (ou ceux) qui pourra changer le cours des matchs assez souvent.
Un gars qui serait dans le top 20 des marqueurs de la LNH, par exemple.
C’est arrivé une fois dans les 16 dernières années pour le CH et c’était Alexei Kovalev.
Si on fait le calcul, un peu simplet, j’en conviens, de se dire qu’une équipe a 33% des chances d’avoir un marqueur parmi le top 20 chaque année, les chances d’en avoir un seul en 16 ans sont de 1 sur 20 millions.
Aucune équipe dans la LNH n’a eu aussi peu de bons pointeurs depuis toutes ces années.
Même que depuis 1986, les Nordiques ont plus de pointeurs dans le top 10 de la LNH que le CH, qui en a 0. (Désolé, elle était trop facile).
Dans sa carrière, Martin St-Louis a réussi sept fois à se hisser parmi le top 20.
C’est de ce genre de superstar que je parle. C’est bien l’fun de l’avoir comme entraîneur, mais j’en prendrais aussi un sur la glace.
J’en demande beaucoup, père Noël, mais si à un moment donné, le CH pouvait avoir enfin un joueur comme ça, je pense que je serais plus convaincu que l’équipe pourrait vraiment aspirer à se rendre jusqu’au bout dans les prochaines années. On le voit soir après soir, victoire ou défaite. C'est toujours compliqué. Le Canadien est la seule équipe à ne pas avoir gagné un seul match par trois buts ou plus cette année dans la ligue.
De 2005 à 2015, si on prend le meilleur pointeur du CH chaque année et qu’on le compare avec les statistiques offensives de St-Louis, ce dernier les clenche par 98 points. Et c’était notamment pendant les bonnes années de Kovalev à Montréal.
Des superstars
La plupart des équipes qui sont encore en reconstruction comptent sur certains joueurs qui ont le potentiel de devenir des superstars.
Les Ducks misent sur Leo Carlsson, Trevor Zegras, Mason McTavish et Jamie Drysdale.
Les Sénateurs ont Jake Sanderson et Tim Stutzle.
Les Blue Jackets ont Adam Fantilli. Le Kraken a Matty Beniers.
Les Red Wings, c’est Moritz Seider et Lucas Raymond. Le Wild a Matt Boldy. Les Sharks font pitié, mais attendent Will Smith.
Chicago a évidemment Connor Bedard.

Chez le CH, est-ce que ça peut être Cole Caufield? On peut l’espérer, mais il démontre cette année que, seul, il ne peut pas changer un trio.
Nick Suzuki? Peut-être, mais à 24 ans, il semble plutôt être un joueur très responsable de 60-70 points.
Juraj Slafkovsky? Ce n’est pas impossible, mais il n’a pas le profil d’une machine à points.
Kirby Dach? Ça commence à faire beaucoup de blessures.
Le général à la défense
Défensivement, toutes les équipes qui gagnent la coupe ont quelque chose en commun, un défenseur superstar: Alex Pietrangelo, Cale Makar, Victor Hedman, Kristopher Letang, Ducan Keith, Drew Doughty...
Qui sera ce défenseur avec le CH? Kaiden Guhle? Il est épatant, mais a-t-il le potentiel offensif pour en arriver là? Pas certain.
David Reinbacher n’a pas ce profil non plus. Logan Mailloux et Lane Hutson sont des candidats pour l’aspect offensif, mais pourra-t-on les comparer aux défenseurs des paragraphes précédents? Ça me semble un peu audacieux.
Regardez les équipes qui dominent le classement cette année. Qu’elles soient passées ou non par la reconstruction, elles ont quelque chose en commun: des superstars.
Les Bruins ont raté les séries deux fois dans les 16 dernières années. Ils s’en sacrent de reconstruire. Mais ils ont David Pastrnak, Brad Marchand et Charle McAvoy.
Les Rangers ont passé rapidement par des années difficiles, mais leurs joueurs d’impact n’ont aucun lien avec cette reconstruction. Leurs trois meilleurs pointeurs cette année sont arrivés par un échange ou par le marché des joueurs autonomes: Artemi Panarin, Vincent Trochek et Mika Zibanejad. Trochek n’est peut-être pas une superstar, mais le point c’est qu’il n’est pas arrivé dans l’équipe grâce à des années de vaches maigres à New York. Il s’est pointé comme joueur autonome. Zibanejad n’est peut-être pas non plus une grande superstar, mais ses 91 points l’an passé, on n’a pas vu ça depuis 34 ans à Montréal.
Leur meilleur défenseur, Adam Fox, a choisi de ne pas jouer en Caroline et les Rangers ont réussi à l’obtenir.
L’Avalanche a raté les séries six ans sur sept avant de redevenir une puissance. Le CH, c’est quatre fois lors des six dernières années. Mais l’Avalanche compte sur Makar, Nathan Mackinnon et Mikko Rantanen. C’est ça la différence.
Les Canucks sont un exemple intéressant. Ça fait trois ans que l’équipe ne participe pas aux séries, mais la direction n’a pas toujours accepté de plonger dans une reconstruction et a pris plusieurs mauvaises décisions. Durant ces trois années, l’équipe a échangé 13 choix au repêchage, dont deux de première ronde et trois de deuxième.
Mais Vancouver domine quand même cette année, ce n’était pas un drame d’essayer. Car l’équipe compte sur ses superstars: Elias Pettersson, J.T. Miller et Quinn Hughes. Tatcher Demko est aussi époustouflant.

SVP père Noël
Bref, père Noël, cette année, je veux un genre Martin St-Louis ou une superstar pour le Canadien. Si le CH l’a déjà, aide-nous, papa Noël, à faire briller ses superpouvoirs d’ici quelques années.
Je pense que l’équipe en a vraiment besoin si elle veut pouvoir devenir une aspirante aux grands honneurs. J’aimerais tellement ça, ouvrir mon journal à la page des statistiques et voir un joueur du CH dans la première colonne des compteurs.
La dernière fois que c’est arrivé, une nouvelle bébelle arrivait dans nos vies: le iPhone.
Ça fait trop longtemps.