Père et fils accusés de meurtre: la victime battue à mort par vengeance?
La Couronne veut démontrer que le meurtre commis par Dominic et Cédric Larocque était prémédité, le père ayant eu une dispute avec la victime le jour même

Pierre-Paul Biron
Le procès d’un père et son fils accusés d’un meurtre prémédité pour avoir présumément voulu se venger d’un banal conflit s’est ouvert mardi à Québec. Selon la théorie de la poursuite, Dominic Larocque et son fils Cédric auraient battu un homme à coups de bâtons de baseball avant de le poignarder en plein cœur.
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La scène avait quelque chose de frappant mardi au palais de justice de Québec.
Père et fils, menottés côte à côte dans le box des accusés, ont tous deux plaidé non coupable à l’accusation de meurtre prémédité pesant contre eux, ouvrant officiellement leur procès devant jury prévu pour six semaines.
Les faits reprochés au duo remontent au 1er novembre 2022, dans une maison de chambre du Chemin Sainte-Foy.
Corps dans un état «choquant»
Selon les explications données par Me Matthieu Rochette dans son exposé d’ouverture, Dominic Larocque aurait eu une altercation l’après-midi du meurtre avec la victime, qui l’accusait d’avoir «couché avec sa femme». Frappé au visage et au ventre par Manuel Paradis et la femme, l’homme de 56 ans aurait refusé de porter plainte, disant seulement craindre «d’avoir des problèmes avec la justice si la situation dégénère avec la victime» a relaté le ministère public.

En soirée, Dominic et Cédric Larocque, cagoulés, se seraient rendus à l’appartement de Manuel Paradis, l’incitant à ouvrir la porte en s’identifiant sous un faux nom. Quand la victime a tenté de refermer la porte, les deux accusés l’auraient «défoncée» pour entrer et s’en prendre à l’homme de 32 ans.
L’altercation qui aurait suivi a laissé la victime «dans un état choquant, lamentable» a prévenu le procureur de la Couronne.
«On parle de dizaines et de dizaines de blessures par armes piquante, tranchante et contondante», a indiqué Me Rochette, précisant qu’une lacération de 20 centimètres en plein cœur avait été mortelle.

Motivés par la vengeance?
Si la Couronne porte l’accusation de meurtre au premier degré, c’est qu’elle entend démontrer que l’agression était «planifiée, préméditée et alimentée par la situation que vivaient les Larocque avec Manuel Paradis».
«Ils avaient un mobile: La vengeance», a insisté Me Matthieu Rochette, insistant sur le fait «que l’on ne vit pas dans une société où l’on se fait justice soi-même».
Le ministère public veut également prouver par des expertises que l’ADN des suspects et de la victime a été retrouvé sur plusieurs objets, dont un couteau et un bâton de baseball fracassé en deux.
Vingtaine de témoins
La Couronne a annoncé mardi une vingtaine de témoins potentiels en preuve. On y trouve plusieurs policiers et quelques experts, mais aussi la conjointe de l’époque de la victime Manuel Paradis, «qui a assisté en direct à la mort de son conjoint».
Dominic Larocque est représenté par Me Eva Bouchard et Me Alex Savoie, tandis que son fils est défendu par Me Mathieu Giroux et Me Noémie Ayotte.
C’est le juge François Huot qui présidera le procès.
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